Annoncé imminent par votre quotidien, le retour au bercail de Dioncounda Traoré, semble être une question d’heures. Le président de la transition, absent du pays depuis un peu plus de 40 jours, a quitté son hôtel parisien où il a d’ailleurs passé sa convalescence. De source digne de foi, le président de la transition se trouve déjà à Ouagadougou où se tiendra ce samedi le mini sommet de la Cédéao pour la mise en place d’un gouvernement de large ouverture.
Cette décision est vue par le gouvernement de la transition comme un pas important dans le processus de sortie de crise. Joint au téléphone par nos soins, le ministre des Affaires étrangères, Sadio Lamine Sow, affirme que la présence du président Dioncounda à cette importante rencontre « est le symbole du retour à l’ordre constitutionnel ». Bien plus importante, cette présence du président de la transition constitue une bouffée d’oxygène pour l’équipe de l’astrophysicien, Cheick Modibo Diarra, en panne de crédibilité aux yeux des Etats –unis d’Amérique et de bien d’autres partenaires.
Ce déplacement à Ougadougou du président Dioncounda est attendu pour être la clé de voûte d’un problème majeur aux multiples répercussions. D’abord, elle pourra mettre fin à la méfiance des partenaires qui voient en lui l’unique interlocuteur légitime sur des questions se rapportant à la crise malienne. Homme de dialogue avec un sens d’écoute et de pardon qu’on lui reconnait, Dioncounda à Ougadougou, pourra être celui dont les propositions de sortie de crise peuvent faire bouger les lignes dans la crise sociopolitique et celle du nord.
Sa présence, en plus de tout cela, peut éviter une nouvelle mise en scène des acteurs maliens comme ce fut le cas les 14 et 15 avril dernier lors de la rencontre des forces vives dans la capitale burkinabé.
Il faut rappeler que les Etats-Unis, le médiateur de la Cédéao dans la crise Bissau-guinéenne, le président guinéen, Alpha Condé, etc., voient de la mise en place d’un gouvernement inclusif un passage obligé pour la sortie de crise. Mieux, on estime que le retour du président de la transition pourra permettre de réinstaurer un dialogue fécond avec les partenaires étrangers et trouver une solution à la crise du nord qui n’est qu’une émanation ou une suite logique de la crise politique qui secoue Bamako.
Décidemment, Dioncounda Traoré est bien loin d’être forclos dans l’avenir du Mali. Bien au contraire, il semble être celui par qui passera le chemin de la sortie de crise.
Sa présence à Bamako se fait attendre pour la mise en application des résolutions du mini sommet de ce week-end à Ouagadougou. On sait déjà que les pleins pouvoirs du Premier ministre ne lui confèrent pas un pouvoir de nomination d’un gouvernement. Or, déjà, la mise en place d’un nouveau gouvernement ou un gouvernement réaménagé est presque inévitable.
A l’image d’un déploiement imminent d’une force algérienne, soutenue ou non par les 250 éléments de la garde nationale (déployés à Koulouba il y a deux semaines), pour sa sécurité, Dioncounda pourra fouler le sol malien dans les heures qui viennent.
Markatié Daou
L’Indicateur du Renouveau