Des hommes politiques ternissent l’image de la démocratie, mais aussi leur propre image vis-à-vis de la population par leurs va-et-vient incessants entre les partis politiques. Cette pratique est jugée comme un manque de conviction de ces politiques. « La transhumance politique est une réalité qui pèse beaucoup sur la crédibilité des politiques », relève Cheick Mohamed Sissoko, coordonnateur national de SOS-Démocratie.
Le phénomène, qui est aujourd’hui considéré comme la principale cause du déficit de crédit des hommes politiques, découle de leur défaut de conviction politique. Les transhumants sont animés par la volonté de satisfaire leur propre intérêt dont l’atteinte est liée à la politique. « La principale raison de la transhumance politique est qu’il n’y a pas de conviction politique.
« Chacun pense d’abord à son intérêt personnel et non à l’intérêt collectif. Quand on sent que ces intérêts sont menacés ou que nous n’avons plus d’intérêts, on préfère se diriger là où le soleil brille. Ce qui fait que les hommes adhèrent et se retirent des partis politiques comme s’ils vont et reviennent du marché », regrette M. Sissoko.
SOS-Démocratie déplore l’inexistence de textes contraignant les politiques à divorcer d’avec cette mauvaise pratique. Aussi trouve-t-elle l’Etat très flexible quand il s’agit de créer un parti politique. « Il faut qu’il y ait une votation de lois pour limiter la création des partis politiques au Mali, mais aussi pour freiner sinon condamner fermement le changement de parti politique », propose Kassim Ben Cheick Sidibé, chargé de l’administration de SOS-Démocratie.
Pour lui, la politique est une vision d’ensemble pour l’épanouissement politique, économique et social d’une nation. « Et le politicien doit mettre en application ces visions à travers des projets de société pour apporter des changements dans un pays et le faire évoluer économiquement pour le bonheur de la population », dit-il.
Puisse-t-il être entendu !
Youssouf Coulibaly