Trafic et utilisation de faux médicaments La lutte va s’intensifier au Mali

 

 

 

Selon Interpol, l’organisation internationale de police, au moins 30 % de la totalité des médicaments circulant en Afrique sont soit de qualité inférieure aux standards, soit des contrefaçons totalement inefficaces. Pour la FDA américaine (Food and drug administration), les médicaments contrefaits représentent 10% du commerce mondial et, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 40% de ces médicaments sont écoulés dans les pays développés et 60% dans ceux en voie de développement, comme l’a rappelé Mme Diallo Madeleine Ba, ministre de la Santé.

Pour le ministère de la Santé du Mali, on entend par faux médicaments tous les médicaments illicites, c’est-à-dire les produits dont la composition et les principes actifs ne répondent pas aux normes et aux exigences scientifiques ou qui ont une fausse présentation de leur identité, de leur composition ou leur origine. S’y ajoutent les produits médicaux fabriqués, distribués et mis sur le marché sans autorisation ou en violation des normes de sécurité et de conservation.

Les spécialistes ont déterminé que, dans les pays pauvres, le marché visé prioritairement est celui des antibiotiques, des antalgiques et des médicaments contre la tuberculose, le Sida ou le paludisme, bref les médicaments contre nos maladies prioritaires de ces pays. Parmi ces experts, le Pr Marc Gentilini, qui était à Bamako comme représentant des Fondations Jacques Chirac et Pierre Fabre, pionnières dans la lutte contre les faux médicaments.

Le Président de l’Ordre des Pharmaciens du Mali, le Dr Abdou Doumbia, a mis l’accent sur les conséquences néfastes, et mêmes éventuellement mortelles, de l’utilisation par les populations de ces faux médicaments, qu’elles se procurent aisément à cause de la prolifération des célèbres «pharmacies par terre». C’est pourquoi il a affirmé: «il faut arrêter le trafic et l’utilisation des médicaments contrefaits. Ces médicaments  au même titre que les drogues et les stupéfiants, doivent être interdits. Pour en arriver là, il faut  sensibiliser et informer  la population sur les dangers de ces médicaments et prendre des mesures répressives».

En effet, le constat est amer. Malgré les efforts consentis, le fléau s’amplifie chaque jour dans notre pays, au vu et au su de chaque Malien, qui se voit proposer à longueur de temps par une kyrielle de vendeuses ambulantes des produits dangereux, en raison des insuffisances liées à au contrôle de qualité des médicaments, à l’information des populations, aux contrôles aux frontières et sur les marchés et à l’application des mesures répressives en la matière

Pour le Président de la République, «il nous faut interdire l’introduction de ces médicaments dans notre pays. Nous allons faire en sorte que la législation traite les trafiquants de faux médicaments au même titre que les trafiquants de drogue ou de stupéfiants. Il nous faut aussi interdire la vente de ces produits de la mort. Nos textes doivent être renforcés pour mieux les punir». C’est dans le même sens que vont les résolutions formulées à la fin de ces Journées importantes, dont le Secrétaire Général du ministère de la Santé, qui a procédé à la clôture des travaux, nous a assuré qu’elles seraient pérennisées, pour une meilleure santé et le bien-être de tous les Maliens.

Ramata Diaouré

22 Septembre 05/03/2012