L’ONG «Organisation pour la réflexion, la formation et l’éducation à la démocratie et au développement» (ORFED) a organisé le jeudi 3 juin 2021 une conférence de haut niveau sur les politiques de drogues en Afrique de l’ouest.
Une initiative qui a bénéficié du soutient du bureau d’OSIWA (Open society initiative for west africa) à Dakar, au Sénégal.
Elle visait surtout à appuyer et à mettre en exergue les efforts de la commission d’appui à la révision de la loi N°1-078 du 18 juillet 2001.
Une législation qui ne reflète plus la réalité du terrain et dont certaines dispositions violent des conventions internationales signées par le Mali.
«Il nous faut agir sur nos actions et sur nos textes pour être en règle avec les conventions internationales et le respect des droits de l’Homme, particulièrement ceux des usagers de drogues», a déclaré la présidente de l’ORFED, Mme Jeanne d’Arc Ballo, lors de son intervention à la conférence de haut niveau sur les politiques de drogues en Afrique de l’ouest.
Elle mettait ainsi l’accent sur l’urgence de la révision de la législation nationale, précisément de la loi N°1-078 du 18 juillet 2001 qui ne reflète plus la réalité de la lutte contre les stupéfiants.
Avec le soutien de partenaires comme le bureau OSIWA de Dakar, ORFED organise le plaidoyer pour la prise de conscience par rapport à cette révision et sur la nécessité d’accélérer le processus.
C’est ainsi que, ces trois dernières années, elle a mené des actions comme la sensibilisation des députés ;
la stimulation du positionnement des organisations de la société civile sur les problématiques de drogues ;
la production de supports de sensibilisation (argumentaire islamique et chrétien) pour l’éducation préventive et la consommation de drogues.
Cette ONG a également engagé les communicateurs pour «libérer la parole» sur le fléau. Tout comme elle a largement diffusé le récent «Projet de loi type sur les drogues pour l’Afrique de l’ouest».
ORFED a également mis en place une commission d’appui à la révision de la loi N°1-078 du 18 juillet 2001.
«Cette commission a déjà effectué un merveilleux travail dont le résultat sera bientôt transmis au ministère de la Sécurité et de la Protection civile», a assuré Mme Jeanne d’Arc Ballo.
Et la conférence de haut niveau de jeudi dernier visait à appuyer cette commission en suscitant «le débat entre un grand spécialiste des politiques de drogues et les acteurs clés de la politique nationale».
Et les différents intervenants ont surtout salué cette farouche volonté de ORFED de «libérer la parole» sur le fléau de la drogue afin mettre fin à la stigmatisation des usagers et briser la chaîne de la dépendance aux drogues.
Il s’agit aussi de communiquer et de mieux informer pour éviter que d’autres personnes, notamment les adolescents et les jeunes, ne se retrouvent dans le piège de ce fléau qui ne cesse de détruire des vies et de compromettre l’avenir des familles voire des pays.
Après cette conférence, on peut dire que les autorités maliennes ont maintenant de la matière pour s’engager rapidement dans la relecture de la loi N°1-078 du 18 juillet 2001.
Moussa Bolly