Le tourisme représente une part importante de l’économie nationale. Des données de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) montrent que désormais, 100 à 120 millions d’emplois directs sont menacés. De janvier à mai, la pandémie aurait coûté 320 milliards de dollars au secteur touristique. L’Unesco a révélé que 90 % des musées du monde ont été contraints de fermer au plus fort de la pandémie et que plus de 10 % pourraient ne jamais rouvrir. Une diminution de 60 à 80 % du nombre des touristes internationaux pour l’année 2020 est prévue avec des pertes pouvant atteindre au total 910 à 1 200 milliards de dollars.
Nombre des emplois du secteur du tourisme relèvent de l’économie parallèle ou de micros, petites et moyennes entreprises. Celles-ci emploient une forte proportion de femmes et de jeunes qui figurent parmi les plus menacés par l’impact du coronavirus.
L’impact du Covid 19 sur le tourisme n’est plus un secret de polichinelle. Le secteur de tourisme et l’hôtellerie déjà dans une situation de survie, avec la crise sécuritaire, s’achemine lentement vers une mort certaine. De nombreux touristes ont déjà annulé leurs déplacements. Et dans ce cas, les hôtels seront obligés de fermer leurs portes. C’est une impossibilité absolue pour un hôtel de garder des agents sans avoir des clients. La situation est très grave et il faudra s’attendre, qu’on le veuille ou pas, aux conséquences sociales, à savoir le chômage technique total ou partiel. La situation est extrêmement grave et exige des mesures énergiques.
Le secteur du tourisme est touché de plein fouet par l’épidémie de coronavirus (Covid-19).
Le secteur du tourisme commence à compter ses pertes. Pour des voyages d’affaires, on fait appel au virtuel ou à la communication à distance pour les conférences.
Dans un avenir proche, le tourisme local ou tourisme de proximité, peut être une alternative, pour redonner vie au secteur. Cependant, une chose est certaine, les maliens ne se pressent pas pour visiter les nombreux sites touristiques, dont, regorgent le pays, berceaux des trois grands empires au Sud du Sahara. Combien de Maliens peuvent ou veulent se déplacer pour voir un site touristique dans une localité ? Pourtant, nous avons des merveilles à découvrir. C’est pour quoi, l’Etat doit soutenir le tourisme scolaire à travers des voyages d’études pour permettre aux jeunes maliens de connaître le pays de leurs ancêtres dans sa diversité. Disons-le sans langues de bois et même vertement, le secteur du tourisme est dans l’agonie et les acteurs se rechignent les bambines. Le tourisme représente un secteur pourvoyeur d’emplois et contribue à l’économie nationale. Ce secteur qui était en pleine expansion dans notre pays a connu un coup d’arrêt depuis 2012, année de l’éclatement de la crise sécuritaire dans le Septentrion, suivi du coup d’état militaire. Depuis, notre pays peine à redonner confiance aux touristes qui redoutent les enlèvements, ou respectent simplement les consignes de leurs pays d’origines, qui classent, le pays en zone rouge. Ces pays dressent, à tort ou à raison, un état des lieux préoccupant et en interdisent à leurs ressortissants d’embarquer vers la destination Mali. Ainsi, les touristes ne se sentent plus en sécurité dans notre pays, dont le genou à terre. C’est à partir de la crise multidimensionnelle, que le secteur du tourisme est totalement à terre. Le département de l’Artisanat et du Tourisme, à travers la direction nationale du tourisme et de l’hôtellerie, et d’autres acteurs du secteur privé travaillent à lui redonner son lustre d’antan. Ils multiplient les initiatives de relance et s’emploie à donner des garanties sur la destination Mali. Le tourisme n’est cependant pas qu’un chapitre de jouissances ; il demeure une industrie culturelle, une dynamique économique qu’il faut certes «assainir», mais surtout construire dans la durée. Voilà pourquoi on le définit par ailleurs par son aspect transversal, catalyseur d’un ensemble d’activités économiques, sociales et culturelles. « l’activité touristique résulte de la mise en mouvement d’un grand nombre d’éléments et de partenaires : sites naturels, conditions climatiques, attractions et équipements touristiques, hébergement, informations, transport, mise en marché, professionnels divers, revenus disponibles et choix des clients, situation sociopolitique des espaces visités, état de l’environnement…». Il faut rappeler que la timide reprise du tourisme au centre du pays surtout après 2013, a été contrariée stopper net du fait de la barbarie et de la violence, notamment présenté sous l’appellation du conflit communautaire Peulh/Dogons. Et la situation est redevenue catastrophique avec la psychose qui s’est installée dans la zone. Personne ne peut reprocher aux touristes de mal s’accommoder d’une situation d’insécurité et de menaces réelles. Au-delà de notre pays, c’est tout le Sahel qui est menacé par l’insécurité.
Mahamadou YATTARA