Mais, bien plus qu’un chef-d’œuvre architectural, la salle porte le nom d’Ali Farka Touré. Pour le Premier ministre, «dès qu’on prononce le nom de ce grand homme, on a déjà fait son éloge, car, en soi, il est tout un symbole. Le symbole du combat, de la persévérance, de la générosité, de la dignité, du patriotisme, comme on en voit rarement ces temps-ci…Il fait désormais partie de ces hommes illustres qu’on peut louer dignement, sans avoir recours ni à la flatterie, ni à la fiction».
Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé de dérouler le parcours «sinueux et tumultueux» de l’homme. Ali Farka Touré, a-t-elle souligné, est né à Kanau, à 65 km de Tombouctou. Mais, c’est à Niafunké, où sa famille s’installe après la mort de son père sur le front de la 2ème Guerre Mondiale, qu’il apprend à jouer de différents instruments de musique, n’ayant pas eu la chance de fréquenter l’école. Pour autant, il ne choisit pas de se sédentariser à Niafunké, car il se résout à parcourir le Mali et l’Afrique, à la recherche du savoir et à la rencontre des grands hommes, comme le Guinéen Fodéba Kéita et le sage malien Amadou Hampaté Ba.
Dans son intervention, Mme le Premier ministre relèvera que la persévérance et la légendaire ténacité d’Ali Farka Touré l’entraîneront hors de l’Afrique mais aussi vers la coproduction, avec des musiciens de renom, comme l’Indien Taj Mahal, l’Américain Ray Cooder et même le Malien Toumani Diabaté, avec qui il remportera son second Grammy Award le 8 février 2006, après en avoir conquis un 1993 avec Ray Cooder.
Fondateur de la troupe 117 et également membre de l’orchestre de Radio-Mali, Ali Farka volera de succès en succès, de festivals en festivals, ce jusqu’à Sofia en Bulgarie, en 1968. Rappelons que le 13 février 2011, Ali et Toumani Diabaté ont remporté le Grammy du Meilleur Album de Musique Traditionnelle, lors de la 53ème cérémonie des Grammy Awards, à Los Angeles, aux Etats-Unis d’Amérique, pour leur Album «Ali et Toumani». Très nostalgique à la fin de son intervention le Chef du gouvernement lancera «avec Ali Farka Touré, le blues a repris le chemin du retour aux sources, l’Afrique, tandis que la calebasse prenait avec lui les allures d’un instrument de musique magique».
Paul Mben, envoyé spécial
22b Septembre 18/01/2012