« Le Groupe Suivi Budgétaire (GSB), reconnue comme le centre d’excellence et d’expertise de la société civile en matière de suivi de la gestion des fonds publics, a décidé d’organiser une conférence de presse pour partager, avec la presse, les autorités politiques et administratives, l’opinion nationale et internationale, ses préoccupations par rapport à l’ouverture d’un compte bancaire à la BDM- SA, pour appuyer les forces armées », a indiqué Tiemoko Souleymane Sangaré, premier responsable du Groupe suivi budgétaire. Qu’a cela ne tienne, au nom des organisations de la société civile, il a salué l’initiative du Gouvernement malien qui a consisté, dans le cadre de l’appui aux forces armées pour la reconquête du nord du Mali, l’ouverture à la Banque de Développement du Mali (BDM-SA) d’un compte bancaire numéro 267 01 279 558 06 intitulé « Appui aux forces armées pour la reconquête du nord du Mali » pour recevoir les contributions. « En réalité, c’est pour minimiser la susceptibilité que le citoyen a en faveur des contributions volontaires mises à la disposition des autorités de notre pays », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter que la conférence de presse devra « mettre en exergue les efforts du gouvernement de transition qui ne ménage aucun effort pour assurer la transparence dans la gestion des ressources publiques, mais, aussi dans la mitigation des risques liés à la gestion des contributions volontaires d’appui à nos forces armées ». Il a ensuite levé le voile sur les dix questions que le Groupe de Suivi budgétaire voudrait bien poser au ministre Tiena Coulibaly. Ce sont : Pourquoi l’ouverture d’un compte à la banque pour les contributions, au lieu de les déposer au trésor public ? Pourquoi la BDM-SA a été choisie parmi tant de structures bancaires au Mali ? Qui est l’ordonnateur des dépenses qui seront effectuées sur ce compte et sur quelle base ? Qui est signataire du compte et à quel titre ? Qui contrôle les mouvements du compte, l’efficacité et l’efficience des dépenses et de quel droit ? A qui les rapports de contrôles seront adressés et pour quel usage ? Quel est le lien entre l’argent de ce compte et le budget de l’Etat ? Quels genres de dépenses peuvent être effectués sur ce compte et quels types de dépenses ont été effectués, au profit de qui et pour quel résultats ? Les dépenses prévues sur ce compte feront-elles l’objet de débats à l’Assemblée Nationale ? Est –ce qu’une proposition de dépenses peut être refusée et par qui ?
Et, comme, il fallait s’y attendre, le ministre de l’économie, des finances et du budget ne sait pas fait prier pour saisir cette belle opportunité qui lui permet de rassurer les uns et les autres sur la destinations que pourrait prendre les contributions citoyennes et rassurer les maliens sur toutes les dispositions financières prises pour faire la guerre au nord. Après une brève leçon de finances publiques, le ministre Tiena Coulibaly a indiqué que depuis juillet 2012, au moment de la préparation du budget 2013, toutes les dispositions avaient été prises pour assurer la libération des territoires de notre pays. « Même si les maliens étaient divisés sur les appuis extérieurs, ils étaient unanimes sur le fait que l’armée malienne devait jouer le premier rôle et cela exigeait un certain nombre de dépenses », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter que contrairement à certaines informations, toutes les dispositions sont prises au niveau du budget d’Etat pour aider l’armée malienne à bien faire son travail. « L’Etat du Mali, dans le budget 2013, s’est donné les moyens pour faire la guerre au nord », a-t-il déclaré. Selon lui, le budget d’Etat a les moyens pour satisfaire tous les besoins nécessaires à l’armée pour faire la guerre. « Ce sont 76 milliards de FCFA qui ont été inscrits dans le budget 2013 pour l’armée, en dehors des salaires et du budget de fonctionnement normal », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter qu’ils ont la possibilité de mobiliser d’avantage si cela est nécessaire. « Le ministre de la défense exprime ses besoins au fur et à mesure et passe des contrats avec les fournisseurs qui livrent et se font payer au trésor », a-t-il déclaré. Maintenant en ce qui concerne l’appui aux forces armées pour la reconquête du nord du Mali, le ministre a indiqué qu’a la date du conseil des ministres dernier, la somme récoltée était de 1,7 milliards de FCFA et se trouve sur un compte particulier du trésor public logé à la BDM-SA. Selon lui, cette manne financière qui ne cesse d’augmenter, est une recette supplémentaire dans la partie du budget consacrée à l’armée. Il a ajouté que le ministre de la défense sait que cet argent existe. « Pour l’utilisation de ce fonds, les instructions sont données par moi, en intelligence avec le ministre de la défense, pour que les citoyens sachent que leurs contributions ont servi à quelque chose », a-t-il indiqué.
Assane Koné le republicain 2013-03-08 01:11:49