L’opposition républicaine et démocratique gagne le pari de la mobilisation. En effet, les partis politiques de l’opposition et des associations et organisations de la société civile ont marché contre la gouvernance et le régime du Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita. A cette occasion, les responsables de l’opposition politique ont réalisé une mobilisation exceptionnelle.
Depuis 7 heures, les membres de l’opposition ont pris d’assaut la Place de la Liberté, devant la mairie du District, où a démarré la marche jusqu’au Monument de l’Indépendance. Tout le long de ce trajet, pancartes et banderoles en mains, les marcheurs ont dénoncé «la vie chère, la mauvaise gouvernance, la corruption généralisée, la dilapidation de nos ressources publiques, l’intrusion de la famille du Président de la République dans la gestion du pays, l’insécurité grandissante» et appelé à une paix durable au Mali. Au front de la marche, tous les responsables des partis politiques membres de l’opposition, excepté l’ancien Premier ministre, Modibo Sidibé, étaient présents, avec en tête, le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, président de l’URD, Tiébilé Dramé, président du PARENA, Djibril Tangara, président de la FCD, Oumar Hamadoun Dicko et Daba Diawara, président du PIDS, entre autres.
Après avoir parcouru ce trajet et face au Boulevard de l’Indépendance noir de monde, le président du PARENA, comme à son habitude, n’a pas fait de cadeau au régime d’IBK. Prenant la parole en premier, il a situé la marche dans son contexte. «Nous marchons pour le Mali, car ceux qui sont au pouvoir détruisent le Mali. Chaque jour qui passe on apprend des actes de corruption, de délinquance, de surfacturation», a déclaré le président du parti du Bélier blanc. Avant de soutenir que «le Président de la République est atteint par une maladie plus grave que la parathyroïde. C’est l’autisme, il n’entend pas. Il n’entend pas les souffrances, les cris de détresse des populations. Ce régime est un fiasco, un fiasco démocratique. Il est incapable de défendre notre territoire, de combattre l’insécurité».
A la suite du président du PARENA, le chef de l’opposition, dans une déclaration, a exigé fermement du Gouvernement de la République ce qui suit: « les Assises Nationales pour la Refondation de l’État, le retour du Président ATT pour une vraie réconciliation nationale, la fin de la dilapidation des ressources publiques, l’emploi pour les jeunes, une meilleure dotation des FAMAS pour la défense de l’intégrité du territoire et la sécurisation des personnes et de leurs biens, une gestion transparente des ressources allouées aux FAMA, un allègement de la souffrance quotidienne des ménages, la fin de la gestion patrimoniale de l’État, le retour au dialogue pour contenir un malaise social grandissant et une meilleure présence de l’État et de ses démembrements (Éducation, Santé, Administration…) sur toute l’étendue du territoire national». Haranguant la foule, le chef de file de l’opposition s’est interrogé: «Est-ce qu’au Mali ça va?». «Non!», a répondu la foule. «Est-ce qu’au Mali il y a la corruption?». «Oui!». «Est-ce qu’au Mali, l’armée est équipée?». «Non!». «Pendant ce temps, que fait le Gouvernement? Ils sont dans les séminaires et les ateliers. Pour voir le Gouvernement, il faut regarder l’ORTM», a-t-il déploré.
Selon Soumi, le temps est venu de sortir de l’immobilisme actuel pour redonner espoir à nos populations. Il a affirmé que «les Maliens attendent un État fort, un État solide, stable et juste, un État stratège, capable de donner une direction au pays. Oui Ou non? Les Maliens veulent un État au service du développement et de l’économie, qui soutient les initiatives des citoyens pour le développement, garantit la création de richesses par le secteur privé ? Les Maliens souhaitent une redistribution équitable des richesses et une solidarité agissante avec les plus démunis. Oui ou non? Les Maliens veulent d’un État qui saura unir la Nation, la protéger et non la diviser. Oui ou non? Nous voulons un État qui crée l’espoir ? Oui ou non? Parce que sans une République affirmée, sans un État respecté, sans une Démocratie assurée, sans une vie politique guidée par l’intérêt général, sans un développement équitable et visible, il est fort à craindre que les mêmes causes produisent les mêmes effets, que la Nation s’efface devant les intérêts privés et les particularismes destructeurs».
Le président de l’URD a déclaré que l’opposition poursuivra son combat jusqu’à ce qu’elle obtienne ce qu’elle veut.
Youssouf Diallo
Source; Le 22 Septembre 23/05/2016