Il était jeune, beau, élégant, courageux, avec un cœur plein d’amour pour l’Afrique. L’esprit éthique chez lui prolongeait le goût du risque et l’auréole de l’audace. Non, il n’était nullement naïf. Au contraire, il savait que s’exposait qui veut arracher son peuple aux jougs de domination et d’humiliation, mais ayant décidé de mettre sa vie au service d’une cause, celle de la révolution libératrice, d’un idéal, celui d’un Burkina Faso, nom qu’il donna à la Haute Volta, libre et souverain et d’une Afrique unie, il a consenti au sacrifice ultime.
Thomas Sankara, Tom Sank, militaire charismatique d’une grande culture, grand lecteur, orfèvre des formules chocs, mais si pénétrantes d’esprit et de vérité, rêvait d’une Afrique libre, digne et solidaire. Il imposait à lui-même et à ses camarades l’esprit du sacrifice qui exigeait une vie austère, un salaire dérisoire, un palais sans confort, une vie toute donnée et offerte à son peuple et à l’Afrique et même à tous les peuples opprimés. Thomas Isidore Noël Sankara (né le 21 décembre 1949 à Yako – assassiné le 15 octobre 1987 à Ouagadougou) s’est rendu célèbre par des mots éternels « la patrie ou la mort, nous vaincrons! », « Malheur à ceux qui bâillonnent leurs peuples! », mais plus que les mots, le père et héros de la révolution burkinabé fut incarnation de l’audace, symbole du sacrifice, héros d’une lutte qui transforma les hommes et dont l’héritage existe jusqu’au-delà du Burkina Faso.
Thomas Sankara porta le projet réussi de la fabrique de l’homme nouveau, le Burkinabé, l’intègre et ses héritiers sont encore des millions de gens jusqu’en Amérique Latine. En ce jour anniversaire de sa mort, nous ne pouvons que par nos maigres mots et nos fortes pensées rendre hommage à ce digne fils d’Afrique. Repose en paix, combattant éternel. Les prophètes ne meurent pas. Ils transmettent le flambeau pour se reposer. Votre repos est bien mérité, Tom Sank ! Vous êtes l’homme d’hier, d’aujourd’hui, mais surtout l’homme de demain. »
Yaya TRAORE