Think tank Ces tares sociopolitiques qui empêchent le Mali de décoller

Des tares qui ont pour noms la corruption, avec ses mille et une facettes, le non respect de la chose publique, le manque de patriotisme, l’incurie des cadres, l’affairisme, l’hypertrophie du moi, le goût prononcé pour le paraître, au détriment de l’être, la perte des valeurs ancestrales ayant trait à l’amour du travail bien fait, au sens de l’honneur et de la dignité, au respect de la parole donnée, au partage et à la la solidarité, des valeurs qui étaient jadis tant enviées.

On retrouve les mêmes tares dans toutes les sphères de la vie nationale. Au plan politique, c’est le pousse-toi de là que je m’y mette. Dans l’administration, ce sont les crocs-en-jambe et les peaux de bananes. Dans le privé, le pays n’est pas mieux loti, à partir du moment où, au sein de l’entreprise, c’est le promoteur qui s’arroge les 99% du revenu secrété par la sueur du front de l’ensemble des travailleurs, les autres se contentant des miettes.

En milieu rural, c’est pire. Recours est fait le plus souvent aux «missiles africains», en général pour assécher le champ de maïs de Zan, pour la simple raison qu’on voit d’un mauvais œil la perspective que Zan fasse de bonnes récoltes. Quand ce n’est pas tout simplement pour envoyer ad patres un concurrent gênant.

Au moment où, ailleurs dans le monde, en Occident par exemple, on tente par tous les moyens, de dompter la science et la technique, pour mettre au point des avions furtifs et autres drones afin d’en imposer à l’ennemi, ici, nous utilisons notre matière grise pour détruire gratuitement nos frères, au moyen de ces fameux «missiles africains».

Dans l’autre sens, celui qui parvient à se retrouver en haut de la pyramide sociale  devient un soleil autour duquel tout le monde doit graviter. Comment peut-on développer un pays avec une telle mentalité?

La situation pourrait se résumer à travers le concept de «fadenya blen». En un mot, c’est le nivellement par le bas, ou «l’examen de Bougouni». Gare à celui qui essaiera de se détacher du lot. «Qui est encore ce petit prétentieux? Croit-il qu’il pourra, seul, construire ce pays?» C’est ce qu’on dira de lui dans son dos.

Dans cette mondialisation effrénée, où la compétition entre les nations devient de plus en plus féroce, le salut passe forcément par un sursaut national. Réformer notre société ou périr, telle est l’équation à résoudre.

Yaya Sidibé              
Source: Le 22 Septembre 2014-07-21 02:32:13