TESSALIT: L’armée se positionne pour la reprise du camp.

Depuis le mois de janvier dernier, des affrontements opposent, à Tessalit, l’armée malienne au MNLA appuyé par des trafiquants de drogue, des combattants de Boko Haram et des renforts venus de divers horizons. Pour fuir les exactions de ces groupes terroristes, les populations civiles vivant dans la zone, dont le nombre est estimé à 1 500 personnes (composé majoritairement de femmes et d’enfants), ont trouvé refuge auprès des militaires, à la garnison. Pendant plusieurs jours, toutes les tentatives des assaillants d’occuper le camp, se sont soldées par des échecs. L’ennemi a finalement opté pour la stratégie d’empêcher tout ravitaillement de la garnison. Objectif ? Contraindre l’armée à quitter la zone afin qu’ils (les rebelles) puissent vaquer normalement à leurs activités illicites dans la zone.

Mais, dans la nuit du 10 au 11 mars dernier, sur instruction du commandement, préoccupé par le sort des populations civiles, dans une situation de dépression, l’armée a effectué un retrait stratégique de la garnison. Un communiqué diffusé par le ministère de la défense et des anciens combattants, explique les raisons de ce retrait. «Le Commandement, d’une manière responsable, a décidé, compte tenu des opérations en cours, l’évacuation temporaire du Camp de Tessalit », indique le communiqué.

A la suite de la publication de ce communiqué, le directeur de l’information et des relations publiques des Armées (DIRPA), a animé un point de presse. Lors de cette rencontre, le colonel Idrissa Traoré, a déclaré que le retrait de l’armée de Tessalit n’était que temporaire. Et s’inscrit dans le cadre d’un plan défini par le commandement pour assurer une sortie, en toute sécurité, des civils pris pour cibles par les assaillants.

Pour le directeur de la DIRPA, contrairement à certaines fausses rumeurs, l’armée n’a pas perdu le contrôle de la garnison, mais a décidé de la quitter, momentanément. «A un moment donné, il a été question de choisir entre le maintien du camp, et la vie de ces populations innocentes». Entre ces deux options, le commandement a fait le choix de sauver la vie des civiles, estime le colonel Traoré. «Nous avons été obligés de procéder ainsi, car l’une des missions de l’armée, c’est aussi la sécurisation des populations». Pour lui, le retrait de la garnison n’est que la première étape du plan tracé par le commandement dans le cadre de la gestion de ce problème. «Maintenant que les civils ont pu être évacués en toute sécurité, nous allons faire une évaluation de la situation. Après,  l’armée reprendra sa position dans la localité de Tessalit», précise le colonel Traoré, qui a rappelé que ce n’est pas aujourd’hui que le MNLA tente de prendre le contrôle de cette garnison. «Nous avons eu beaucoup d’accrochages avec le MNLA  dans cette zone. A chaque fois, nous leur avons causé d’énormes pertes», soutient le directeur de la DIRPA, pour qui cette garnison va être reprise à l’ennemi, dans les jours à venir. «Chaque fois qu’une portion de notre territoire est occupée, nous avons pour mission de la reconquérir», indique-t-il.

Le retrait (même momentané) de l’armée de cette zone stratégique et où existe une piste d’atterrissage, a occasionné des craintes, voire des frustrations en certains endroits du pays. Mais, certaines sources bien renseignées nous apprennent qu’il s’agit de craintes qui ne se justifient pas. Dans la mesure où aucun avion ennemi ou inconnu, ne peut se poser sur la piste en question, sans qu’il ne soit repéré.

Mieux, notre pays disposerait du dispositif nécessaire pour faire la traçabilité de tout appareil qui profite de cette absence (temporaire) de l’armée pour utiliser cette piste. Ce qui pourrait éventuellement mettre à nu certaines complicités qui se cachent derrière les agresseurs du Mali.

Oumar Diamoye

 

L’aubre.ml 16/03/2012