Lors d’une conférence de presse animée récemment, le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a effleuré la question de la présence des jihadistes maliens dans les rangs des combattants de l’Etat islamique.
Aujourd’hui, nous disposons d’informations qui font état du soutien d’un fort contingent de combattants proches d’Iyad Ghaly en Irak et en Syrie.
De nos investigations dans la localité de Ber, région de Tombouctou la semaine dernière, des campagnes intenses ont été menées pour recruter le maximum des jihadistes qui semaient la terreur dans le Nord du Mali. Une de nos sources explique que la ville de Ber, qui échappe au contrôle de l’armée depuis un moment, a été la plaque tournante des tractations pour le recrutement des éléments jihadistes.
Nos interlocuteurs nous ont fait savoir qu’une liste de combattants recrutés pour la cause de l’Etat islamique existe et qu’on y trouve un grand nombre du résidus d’Aqmi et des hommes à la solde d’Iyad Ag Ghaly.
« Nous avons constaté des mouvements inhabituels un moment dans la ville et dans les alentours de Ber. Après des rencontres nocturnes, nous avons vu que les localités se vidaient des habitants. Par la suite, nous avons eu la certitude qu’il y a de jihadistes de toutes les nationalités, notamment des Mauritaniens et des Algériens. Nous avons identifié des éléments qui ont servi dans la ville de Tombouctou au compte d’Ançar Eddine d’Iyad Ag Ghaly pendant l’occupation armée. Parmi les gens qui ont regagné l’Etat islamique, il y a des Arabes et des Touaregs que nous connaissons bien », nous a confié un notable de Ber.
Selon toute vraisemblance, l’annonce faite par Iyad Ag Ghaly contre la France, les Occidentaux a été l’élément déclencheur de ce vaste recrutement de jihadistes.
« Des émissaires d’Iyad Ag Ghaly que nous avons rencontrés en septembre dernier ont été clairs sur sa dédicace au jihad. Ils nous ont carrément fait savoir qu’il est arrivé à un niveau où il ne peut plus faire marche arrière », nous a témoigné un autre notable de la ville de Ber.
En l’absence d’un grand nombre des jihadistes dans la localité, ce sont des trafiquants de drogue qui ne sont autres que les éléments du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) qui continuent à y faire leur loi.
A suivre…
Alpha Mahamane Cissé
Source: L’ Indicateur Du Renouveau 2014-11-18 22:38:05