Les deux hommes ont en partage d’avoir participé à des organisations terroristes : Sanda Ould Boumama était le porte-parole d’Ançar Eddine tandis qu’Aliou Mahamane Touré faisait office de commissaire islamiste du Mujao. Le premier est en liberté provisoire en Mauritanie et le second est derrière les barreaux au Mali.
Il y a quelques mois, « L’Indicateur du Renouveau » faisait cas de l’activité suspecte de l’ancien cadre d’Ançar Eddine en Mauritanie et surtout de la liberté des mouvements dont il jouit. Le site Mondafrique est revenu hier sur cette ténébreuse affaire et fait cas de la liberté dont bénéficie ce terroriste.
Relâché dans des conditions jusqu’ici non élucidées en août 2015 par les autorités mauritaniennes auxquelles il s’était rendu deux ans auparavant, le propagandiste le groupe terroriste Ançar Eddine, Sanda Ould Boumama, se la coule douce présentement dans ce pays où il bénéficie d’une liberté totale, selon Mondafrique citant une source diplomatique sahélienne.
Détenteur de la double nationalité : malienne et mauritanienne, Ould Boumama est visé par un mandat d’arrêt international émis par la justice malienne en 2013 pour « crime contre l’humanité, crime de guerre, crime de génocide, meurtres et assassinats, crime d’atteinte contre la sûreté intérieure de l’Etat, association de malfaiteur, extorsion de fonds, actes de terrorisme et trafic international de drogue ».
A l’époque, a rappelé Mondafrique, le mandat d’arrêt avait été transmis à Interpol qui en avait informé les autorités mauritaniennes avant que celles-ci ne décident de le libérer. Est-ce par décision expresse du gouvernement malien ou des lobbys ? Difficile d’avoir la réponse dans la mesure où le rôle joué par Ould Boumama est connu de tous.
De mémoire, le porte-parole attitré d’Iyad Ag Ghaly a été chassé du Nord du Mali par les forces armées françaises et maliennes. Et pour narguer l’Etat malien, notamment la justice, Sanda Ould Boumama a fait une ruse et s’était rendu aux autorités mauritaniennes entre avril et mai 2013.
Quid d’Aliou Mahamane Touré ?
A Bamako, depuis le 7 mars dernier, le commissaire islamiste, Aliou Mahamane Touré du Mouvement pour l’unicité et le jihadiste en Afrique de l’Ouest (Mujao) qui avait semé la terreur durant l’occupation des régions du Nord comparait devant la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Bamako.
L’acte d’accusation est constitué d’atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l’Etat, d’association de malfaiteurs, de coups et blessures volontaires, de terrorisme et de détention illégale d’armes de guerre et de munitions.
Pendant que les victimes d’Aliou Mahamane Touré réclament légitiment justice, celles de Sanda Ould Boumama observent un silence assourdissant et ne sont pas sûr d’avoir gain de cause auprès du pays qu’il l’héberge.
Protégé par le système, Sanda Ould Boumama laisse un souvenir macabre dans la Cité des 333 Saints ou ses faits et gestes sont connus durant l’occupation. En représailles à ses méthodes radicales, les populations n’ont eu d’autre idée que de transformer sa maison en dépôt d’ordures dans le quartier Abaradjou à Tombouctou après la libération.
Tout comme le jugement en cours du démoniaque commissaire islamique Alou Mahamane Touré, celui de Sanda Ould Boumama est vivement souhaité dans le Nord. Et les autorités mauritaniennes sont interpellées pour emboiter le pas à celles du Mali dans la lutte contre le terrorisme.
Alpha Mahamane Cissé