La Convergence des femmes du Mali et la Coalition nationale femme-paix-sécurité du Burkina Faso (Cofepax) ont annoncé mardi à Bamako des « actions concrètes au regard des défis sécuritaires, en lien avec le terrorisme et l’extrémisme violent ».
Dans le cadre du Projet femmes promouvoir la paix et la sécurité à travers de réformes et de la réconciliation au Mali et au Burkina Faso, financé par l’Institut national démocratique (NDI), les femmes du Mali et du Burkina Faso étaient en conclave à Bamako du 15 au 17 octobre 2018. Cette « rencontre régionale de plaidoyer » vise à élaborer un document conjoint de plaidoyer pour une meilleure implication des femmes dans les processus de réformes et de réconciliation dans les deux pays.
Dans une déclaration liminaire lue à l’ouverture des travaux mardi 16 octobre 2018, les femmes du Mali et du Burkina Faso ont annoncé « de rompre avec le silence » face aux défis sécuritaires en lien avec le terrorisme et l’extrémisme violent, ainsi que l’incivisme grandissant dans les deux Etats. Pour ce faire, elle entend entreprendre des « actions concrètes » le plus vite possible.
« Nous allons sensibiliser nos enfants de garder le calme et interpeler ceux qui ont déjà franchi de l’autre côté à rejoindre la table familiale », a indiqué Dr. Justine Coulidiati-Kielem, président de la Cofepax et présidente de la Coordination des femmes du G5-Sahel. Elle a aussi informé des campagnes de sensibilisation dans les familles des régions maliennes et burkinabés vulnérables au terrorisme et à l’extrémisme violent. Toutefois, Dr. Justine Coulidiati-Kielem se dit préoccupée par la faible implication des femmes et des jeunes dans les mécanismes de prévention, de gestion et de résolution des conflits et de reconstruction de la paix.
Bilan à mi-parcours
Cette rencontre a également permis à la Convergence des femmes du Mali et à la Cofepax de présenter le bilan à mi-parcours du projet.
Au Mali, le programme a permis, selon Bouaré Bintou Founè Samaké, présidente de la Convergence des femmes du Mali, de faire l’audit de la Politique national genre adoptée en 2010 dont la mise en œuvre implique une dizaine de ministère. « Nous nous sommes rendus compte que le genre est naissant au Mali », a-t-elle regretté.
« Nous avons également pu restituer le contenu de l’accord pour la paix et la réconciliation aux femmes de toutes les régions venues à Bamako. Nous sommes allées aussi à la rencontre des femmes dans leurs régions en vue de les expliquer le document », a affirmé Mme Bouaré.
Selon la délégation du Burkina Faso, le projet a permis l’audit de la Politique genre dans 5 régions sur 13 régions. Plusieurs institutions du pays ont reçu la visite des auditrices de la Cofepax. Les recommandations de ces trois jours de rencontre seront transmises aux plus hautes autorités des deux pays.
- Diallo