TERRORISME AU SAHEL   L’Algérie jette, enfin, le masque en se faisant porte-parole des terroristes à l’ONU

Après les opérations de bombardements sur Tinzawaten menées par les
Forces armées maliennes (FAMa) contre des positions terroristes, Alger
est sortie de sa réserve. En conséquence, les relations diplomatiques
entre les deux pays prennent de nouveau un coup de froid.

Alors que les forces armées maliennes (FAMa) mènent des opérations de
reconquête et de sécurisation sur la partie extrême-nord du territoire national,
des Groupes armés terroristes (GAT) retranchés au sud de l’Algérie voisine
colportent des messages visant à ternir leur image de marque en les accusant
de bombarder des couches vulnérables (femmes et enfants) à Tinzawaten.
Et l’Algérie se fait écho de cette campagne d’intoxication de l’opinion
internationale. En effet, invité à prendre la parole le 26 août 2024 lors de la
séance consacrée au 75e anniversaire de l’adoption de la Convention de
Genève, le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies
appelé à la nécessité de mettre un terme aux violations commises par les
«armées privées qui sont louées par certains États et qui ne sont redevables
d’aucun compte».
Droite dans ses bottes, l’armée malienne a riposté dans un communiqué
affirmant avoir pris pour cible des terroristes. Quant au représentant du Mali
aux Nations unies, M. Issa Konfourou, il a vite compris que le diplomate
algérien faisait allusion à son pays. Et sa réplique a été à la hauteur de
l’attaque. Il a appelé son homologue à ne pas se focaliser sur des rumeurs et
des informations biaisées et à reconsidérer ses approches par rapport au Mali.
«Après sa menace verbale, Alger s’est lancée dans la dissuasion
opérationnelle à l’égard des autorités maliennes. Un chasseur Su-30 de
l’armée de l’air algérienne a décollé le 27 août au matin de la base de
Tamanrasset (Algérie) après avoir détecté une menace à la frontière du Mali.
L’appareil a lancé des signaux d’avertissement à l’attention d’un drone
(malien), qui survolait la zone, l’incitant à battre en retraite», a annoncé le
journal français «L’Opinion».
En froid avec le gouvernement du Mali depuis l’annonce de la fin de l’Accords
pour la paix et la réconciliation (APR), signé sous l’égide de l’Algérie en 2015,
les autorités algériennes n’ont pas pu cette fois-ci cacher «leur double jeu».
Elles jettent ainsi le masque et se rangent manifestement du côté des
irrédentistes touareg en alliance avec les groupes terroristes, notamment le
Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) d’Iyad Ag Ghali.
En froid avec le Maroc depuis des lustres sur la question du Front Polisario,
l’Algérie est en passe de perdre cette bataille car la France et bien d’autres
pays importants se sont rangés sur la position marocaine. Ajouter à cela la
prise de Kidal par l’armée malienne, les opérations de reconquête des FAMa à

ses frontières, la fin de «son» Accord de paix… L’Algérie ressemble
aujourd’hui à un lion blessé.
Va-t-elle revenir à la raison ? Rien n’est moins sûr. A quelques jours de
l’élection présidentielle du 7 septembre 2024, le camp d’Abdelmadjid
Tebboune joue le tout pour le tout afin de faire le plein d’électeurs. Et la
question malienne en Algérie compte beaucoup pour une frange non
négligeable de l’électorat algérien.
Hachi Cissé

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