« Tant que Iyad Ag Ghali est en vie, l’espoir est permis de le traquer », c’est avec certitude que le procureur du pôle spécialisé dans la lutte contre le terrorisme, Boubacar Sidiki Samaké, non moins président du tribunal de grande instance de la commune VI du district de Bamako tenait ce discours le lundi 16 octobre 2017. Mais jusqu’à preuve du contraire, le patron du « Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans » continue de semer la terreur dans plusieurs localités. La dernière attaque opérée par son organisation est celle perpétrée dans la localité de Nara (Kayes) le 18 octobre dernier. A quand donc son arrestation par le G5 Sahel fort de 5000 hommes et bénéficiant désormais du soutien du conseil de sécurité des Nations Unies?
Depuis 2012, les terroristes sèment la panique au Mali et de manière récurrente. La plupart de ces attaques barbares est effectuée par le groupe de l’inamovible Iyad Ag Ghaly et son « complice » Amadou Kouffa, particulièrement connu dans la région de Mopti. Selon le site Kibaru, le groupe djihadiste Nustrât Al-Islam Wal-Mouslimoune (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans) a revendiqué une série d’attaques contre les forces maliennes et onusiennes qui opèrent dans le Nord du Mali.
Le groupe dirigé par Iyad Ag Ghali a affirmé avoir tué un soldat malien et blessé un autre dans une attaque survenue, le 10 octobre, dans la zone d’Ansongo, région de Gao. Avant d’affirmer que ses éléments se sont emparés d’un véhicule et des armes de l’armée malienne. Par ailleurs, il a aussi indiqué avoir explosé, le 3 octobre dernier, une mine au passage d’un véhicule de la gendarmerie malienne dans la zone de Mopti.
Le groupe a rapporté avoir détruit un char de combat de la MINUSMA, le 1 octobre sur la route Ménaka-Ansongo.
Il dit aussi avoir chassé le 28 septembre la gendarmerie malienne d’un village de la région de Koulikoro et brûlé 3 véhicules et une moto. Ses éléments auraient aussi saisi un véhicule et des armes de guerre.
Deux jours plus tard soit le 30 septembre dernier, le groupe a déclaré sa responsabilité dans la destruction d’un char de combat de la MINUSMA, à 110 km de Ménaka, selon toujours les communiqués du groupe transmis au site Allakhbar.
Autre exemple illustratif, Nustrat Al Islam wal Musilimin a revendiqué l’attaque du mercredi 18 octobre 2017 entre Nara et Mourdiah tuant le chauffeur du commandant de brigade de la gendarmerie et fait prisonnier le CB, en enlevant le véhicule. A quelle fin ? Créer certainement une zone géographique afin d’appliquer librement la Charia.
Chose que le G5 Sahel (Mali, Mauritanie, Burkina Faso, Niger et Tchad) n’admettrait pas. Car, le chef de la force du G5 Sahel, le Général Didier Dakouo de l’armée malienne, recevant les membres du conseil de sécurité de l’ONU a fait savoir le dimanche 22 octobre 2017 que la population de l’espace Sahel n’acceptera pas « cet extrémisme religieux violent ».
Et le G5 Sahel, dit-il, fera tout pour assurer la sécurité des populations mais aussi répondre à leur attente. « Nous espérons un soutien fort du conseil de sécurité auprès du Mali et du G5 sahel », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, à faveur de la visite des membres du conseil de sécurité au Mali du 19 au 22 octobre.
Un souhait apparemment entendu par le conseil de sécurité car les émissaires de l’ONU ont rassuré leur appui à la force G5 Sahel qui compte 5000 Hommes afin de lutter efficacement contre le terrorisme. A part le G5 Sahel, faut-il compter sur quelle autre force pour la neutralisation d’Iyad Ag Ghaly comme espéré par le procureur du pôle spécialisé dans la lutte contre le terrorisme?
Impossible de répondre. L’armée malienne, bien qu’ayant acquis des aéronefs récemment ne possède pas, pour le moment, les moyens pour appréhender ce terroriste fiché sur la liste noire américaine. Idem pour la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), un organisme budgétivore qui dit clairement qu’il n’est pas venu au Mali pour faire la guerre.
Malgré la puissance de feu avérée de la force française Barkhane, cette dernière n’arrive toujours pas à arrêter Iyad Ag Ghaly. A-t-elle d’ailleurs la volonté de le faire ? La question reste posée. Les yeux sont donc rivés sur la toute nouvelle force créée récemment, le G5 Sahel. Elle semble être la seule force, si elle est dotée de moyens conséquents, capable d’appréhender les terroristes de renom (Iyad, Kouffa….) mais aussi assurer la stabilité de l’espace sous régional. Quid des droits des victimes ? Le pôle judiciaire spécialisé dans la lutte contre le terrorisme que dirige Boubacar Sidiki Samaké ne manquera certainement pas de se saisir des dossiers pour que justice soit faite. Il a près de 80 dossiers en cours de traitement sur des terroristes déjà arrêtés. Peut être qu’il s’occupera bientôt du dossier d’Iyad ?
Aguibou Sogodogo
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