Pendant que 3 véhicules montaient la garde, les 2 autres tournaient en ville en tirant des coups de feu, guidés par un complice à moto. Parmi les assaillants, des Noirs, dont certainement, selon le juge Poudiougou, des Tchadiens et au moins un Malien maîtrisant parfaitement le bambara. Butin des «rebelles»: le véhicule neuf du Préfet, celui de la Brigade de Gendarmerie, avec un Gendarme à bord, celui du Médecin et deux autres. Bien caché, le véhicule du Président du tribunal n’a pu être enlevé, même si les assaillants, bien informés, ont demandé où il se trouvait à un vieillard du voisinage.
Mais ce n’est pas tout. Si à la Gendarmerie se trouvaient 22 personnes en garde à vue, qui n’ont pas été libérées, un «Peau blanche» déféré a pu s’évader lors de l’ouverture des portes de la prison, on ne sait par qui. Le juge Poudiougou l’avait enfermé pour escroquerie et s’était entendu dire que certains que ses amis, qui ne supportaient pas qu’un «Blanc» soit emprisonné à Teninkou, viendraient le faire sortir. Le tribunal a aussi été l’objet d’une tentative d’incendie, qui a été maîtrisée et, vers 11 heures 30, alors que le Président Poudiougou prenait la route de Sévaré, à 105 kilomètres de distance, pour regagner ensuite Bamako, si les assaillants n’avaient pas encore quitté les lieux, aucun renfort de l’armée, tant aérien que terrestre, ne s’était manifesté.
Signalons que l’on s’interroge aussi beaucoup dans la localité sur la présence au sein des bandits armés, dont quelques uns étaient manifestement familiers de la ville, de certains des Gardes Nationaux de Téninkou qui ont récemment déserté leurs postes.
Ramata Diaouré
22 septembre 05/03/2012