L’artiste réaffirme son engagement à lutter contre toutes formes d’injustice. Il fait une sortie après son séjour au commissariat et la violence subie entre les mains des forces de maintien de l’ordre.
Son arrestation, son passage au commissariat ainsi que le traitement reçu de la part des policiers n’ont en rien entaché son engagement. Mario Nderngue, libéré, réitère son serment personnel de combattre l’injustice. C’est d’ailleurs pour cette œuvre qu’il vient de séjourner au commissariat. En effet tout commence le 2 septembre dernier.
Ce jour-là, il répond à un appel du président des Transformateurs Succes Masra et du porte-parole du parti l’artiste Ray’s. Suite à ce post Facebook, il va prendre part au meeting au balcon de l’espoir un jour après. Ce samedi-là, alors que ses compagnons et lui se mettent en place pour le meeting, ils constatent que les forces de maintien de l’ordre ont quadrillé le siège du parti.
Dans la foulée, ces forces s’en prennent à un jeune qui cherchait la monnaie. « Subitement, ils se sont mis à le tabasser et l’ont embarqué. Il a jeté ses 10 000 FCFA sur le comptoir. Ces hommes en tenue ont quand même arraché l’argent. J’ai voulu réagir, mes amis m’ont dit de me calmer (…) Netoua Ernestine qui habite dans la zone est sortie en voiture, mais on l’a fait descendre et on l’a frappé. A ce moment, je me suis dit non. C’est injuste. On ne peut pas frapper une femme. Même si je ne peux pas intervenir, je dois filmer. Je ne peux pas cautionner ! Même si c’est PCMT qui est en danger, c’est un Tchadien et je dois dénoncer », raconte l’artiste. Pour avoir filmé l’acte, « ils ont arraché mon téléphone, ils nous ont conduit au CPS 1. Ils nous ont torturés. On m’a forcé de déverrouiller mon téléphone et m’ont particulièrement torturé parce que j’ai filmé la scène », décrie Nderngue.
Dans un autre post Facebook, l’artiste remercie tous les Tchadiens pour leur « soutien, amour et engagement » pour sa modeste personne. « Je vous ai sous-estimés à un moment donné, mais j’ai eu tort. Désormais j’ai appris et je sais que j’ai une famille en or », assure-t-il. Par ailleurs, Mario Nderngue rappelle que son combat pour la justice n’est pas une œuvre récente. Avant de devenir artiste, il s’investit dans cette mission. A titre illustratif, il a présidé la manifestation contre l’ambassade du Burkina Faso. Il l’a fait en sa qualité de président de la commission de la crise en 2014. « Huit ans après, je reste dans la même logique », déclare-t-il. Et le combat continue sans doute.
Arnaud MAWEL
Source: Journal du Cameroun