Un homme qui avait attaqué un garde du palais de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen à l’épée de samouraï avec sur lui des notes menaçant de la décapiter, a été condamné jeudi à sept ans de prison.
Brandissant le drapeau chinois, Lu Chun-yi avait blessé en août dernier le garde militaire qui tentait de l’empêcher de rentrer dans le complexe présidentiel, au cou, au visage et aux mains.
L’assaillant de 51 ans a expliqué qu’il voulait hisser le drapeau chinois dans le bureau de la présidente. Dans ses notes, il affirmait vouloir la décapiter et exprimait le souhait que la Chine prenne le contrôle de Taïwan.
La Chine continentale et Taïwan sont dirigés par des régimes rivaux depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949. Pékin considère toujours l’île comme partie intégrante de son territoire.
Depuis l’arrivée au pouvoir en 2016 de Mme Tsain, issue d’un parti traditionnellement hostile à Pékin, les relations se sont dégradées entre les deux rives du détroit de Formose.
Le condamné avait dérobé son arme dans le Musée des Forces armées voisin. L’épée était gravée de l’inscription « bataille de Nankin (cette épée) a tué 107 personnes ».
Elle avait servi à l’armée japonaise lors du massacre des habitants de cette ville chinoise en 1937.
« L’accusé était conscient qu’en portant des coups à autrui avec une épée de samouraï il pouvait provoquer la mort mais il l’a fait délibérément », a déclaré la cour du district de Taipei en le condamnant pour tentative de meurtre.
D’après l’accusation, il voulait « se faire passer pour martyr » et n’a montré aucun remords.
La présidence a déjà été la cible d’attaques.
En 2014, un conducteur avait tenté de forcer la porte de la résidence présidentielle avec sa voiture. Un autre avait réussi à pulvériser une vitre résistante aux balles et franchir la porte principale de la présidence.
(©AFP / 22 mars 2018 10h28)