Alok Sharma, le président de la COP26, a déclaré que la transition mondiale vers une énergie propre doit être au moins quatre fois plus rapide pour atteindre les objectifs fixés par l’Accord de Paris sur le changement climatique
ABIDJAN, Côte d’Ivoire, 13 janvier 2021/ — Le président de la Banque africaine de développement (www.AfDB.org), Akinwumi Adesina, s’est joint lundi à des dirigeants internationaux pour discuter du processus de transition mondiale vers les énergies propres dans le cadre d’une relance « verte » et pour définir les mesures susceptibles d’être prises pour le soutenir.
La table‑ronde virtuelle de la COP26 sur la transition énergétique propre, qui avait pour thème « Réaliser une transition rapide vers des réseaux électriques verts, bon marché et résilients », s’est déroulée dans le contexte d’une prise de conscience accrue selon laquelle le changement climatique constitue l’un des plus grands défis auxquels l’humanité est confrontée.
Parmi les participants figuraient : António Guterres, le secrétaire général de l’Onu, Alok Sharma, président de la COP26, Dominic Raab, ministre britannique des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, ministre italien des Affaires étrangères ainsi que des représentants de gouvernements, de banques multilatérales de développement, du secteur privé et d’organisations internationales.
António Guterres a déclaré que l’année à venir sera cruciale « non seulement pour vaincre la pandémie de Covid‑19, mais aussi pour relever les défis posés par le changement climatique ». Il a affirmé que les pays d’Afrique étaient particulièrement vulnérables et a renouvelé son appel aux pays développés pour qu’ils respectent leur promesse de longue date de fournir 100 milliards de dollars américains par an aux pays en développement afin que ceux-ci soient en mesure de soutenir à la fois l’atténuation et l’adaptation aux effets du changement climatique.
« D’énormes sommes d’argent ont été débloquées en faveur de la reprise économique et de mesures de relance face à la pandémie de Covid‑19. Mais les investissements durables ne sont toujours pas prioritaires », a indiqué António Guterres. « Nous devons investir pour l’avenir dans une énergie renouvelable à la portée de tous, partout. »
Ces discussions ont pris un nouveau caractère d’urgence à la suite de la pandémie de Covid‑19, qui a fortement réduit les ressources budgétaires prévues pour faire face aux crises internationales. Une transition accélérée vers des réseaux électriques verts, bon marché et résilients a été définie comme une priorité absolue pour la COP26, placée sous la présidence du Royaume-Uni, qui a créé le Conseil de la transition énergétique, pour mener à bien le processus de transformation.
L’un des effets les plus directs de la pandémie a été le report de l’édition 2020 des négociations internationales sur le changement climatique, communément appelées COP que les Nations unies organisent chaque année. La rencontre a été reportée au mois de novembre 2021, et se déroulera à Glasgow, en Écosse.
Alok Sharma, le président de la COP26, a déclaré que la transition mondiale vers une énergie propre doit être au moins quatre fois plus rapide pour atteindre les objectifs fixés par l’Accord de Paris sur le changement climatique. Il a appelé à une coopération mondiale renforcée pour stimuler l’innovation et les économies d’échelle.
« C’est pour nous le moment historique de faire ces choix essentiels, décisifs et concrets, afin que nous puissions protéger l’avenir de notre planète et de nos peuples. Poursuivons donc notre collaboration pour pouvoir apporter au monde entier les bienfaits d’une énergie propre, bon marché et résiliente », a poursuivi Alok Sharma.
Le chef de la diplomatie italienne Luigi Di Maio, dont le gouvernement était co‑organisateur de la rencontre de lundi, a déclaré qu’ « une transition énergétique propre doit être un objectif universel dans l’intérêt de toute la communauté internationale ».
« L’Italie collabore avec des agences internationales et le secteur privé pour encourager la mise en place d’infrastructures électriques intelligentes et numériques dans les pays d’Afrique. Ce progrès renforcera l’efficacité énergétique et facilitera l’accès à l’électricité pour toutes les communautés locales. »
Rappelant que la Banque africaine de développement ne financera plus les projets reposant sur l’utilisation du charbon, Akinwumi Adesina a affirmé que la Banque donnait la priorité aux énergies renouvelables, placées au centre de sa priorité stratégique « Éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie », ce qui explique que la part des énergies renouvelables dans les investissements de la Banque pour la production d’électricité, se situe actuellement à 80 %.
« La Banque a été à l’avant-garde des projets novateurs axés sur les énergies renouvelables en Afrique, notamment avec des projets d’énergie solaire dont l’un au Maroc, de grande envergure, est l’un des plus grands du monde, et l’autre, le projet éolien du lac Turkana, le plus grand d’Afrique subsaharienne », a déclaré Akinwumi Adesina.
« La Banque prévoit d’investir dix milliards de dollars dans le secteur de l’énergie au cours des cinq prochaines années », a indiqué Akinwumi Adesina. L’un de ses projets phares est le programme « Desert to Power ». D’un coût de 20 milliards de dollars, son objectif est de construire au Sahel la plus grande zone de production d’énergie solaire au monde, et fournir de l’électricité à quelque 250 millions de personnes.
« Lorsque nous éclairerons l’Afrique et l’alimenterons en énergie, à partir d’un mix énergétique reposant sur une transition à faible émission de carbone et donnant la priorité aux sources d’énergie renouvelable, nous parviendrons à une Afrique économiquement plus prospère », a assuré Akinwumi Adesina.
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