Système éducatif au Bénin : Khaled Igué de la diaspora : « De petites mains habiles que des têtes trop pleines »

KHALED IGUE

Dans les milieux d’affaires français, il a voix au chapitre.

Sur les questions d’éducation, il n’est pas moins à l’aise.

Khaled Igué est Franco-Béninois et auteur de ‘’L’heure de l’Afrique’’. Pour ce dernier, la formation sur le continent a besoin d’être technicisée.

Reçu sur Radio France International ce mardi par Christophe Boisbouvier, il va reconnaitre, sans pour autant verser dans la propagande politique habituelle, la vision des dirigeants africains qui voient dans l’enseignement général, un frein à l’épanouissement économique des populations notamment jeunes.


Au pays, c’est un débat qui n’en finit pas sur la promotion des formations techniques au détriment des filières classiques.

Et la diaspora n’est pas apparemment du reste.

Se targuant d’être un banquier social, Khaled Igué, interrogé sur les pistes de solution pour un retournement de situation au sujet de la dernière place qu’occupe l’Afrique dans l’indice de capital humain de la banque mondiale pour mesurer l’investissement des Etats dans l’éducation et la Santé, l’employé de la banque d’affaires Benoit & Associés en France répond sans ambages : ‘‘La première chose, c’est l’investissement massif dans le domaine de l’éducation mais, dans surtout ce que j’appelle les mains habiles, tout ce qui relève de l’artisanat et des métiers de transformation.

Je veux parler des soudeurs, des plombiers, de tous les métiers de l’artisanat.

Aujourd’hui, il faudrait même repenser complètement notre système de formation ».

« De petites mains habiles que des têtes trop pleines »
Sur le même sujet, lors de sa descente à travers le pays en fin d’année dernière Patrice Talon avait affirmé : « On doit former les enfants aux métiers et non en culture générale ».

Il visait ainsi la prise en compte des besoins intrinsèques de l’être humain dans la charpente éducative du pays.

Le président béninois avait, par ailleurs, lancé un défi aux filières de formation dont les milliers de produits sortent chaque année mais, n’ont aucune plus-value sur le recul du chômage (le taux de sous-emploi au Bénin est autour de 70% ndlr).

Mais, contrairement à Patrice Talon, l’invité de Radio France International suggère pour inverser la tendance, une politique présentant un ancrage typiquement local afin que les résultats soient immédiatement visibles.

« Dès l’école primaire, il faut apprendre aux gens à exercer les métiers de la main et qu’au lycée, les gens soient capables de gérer leur business tout en faisant un métier dans le domaine de l’artisanat.

Demain, un menuisier peut lancer son entreprise, créer son espace et vivre de son activité », a assuré le banquier de la diaspora.

Précédemment, en plus de faire revivre les lycées techniques, le gouvernement béninois préconise de son côté, la formation des Béninois dans les grandes écoles techniques en occident pour venir former ensuite nos concitoyens.

Tout un programme qui visiblement demande encore une synergie de réflexions.

En plus, l’éducation est une question transversale et l’expertise de Khaled Igué n’est pas à banaliser.

Bien au contraire.

D’ailleurs, sur le plan des solutions aux problèmes de l’éducation au Bénin, l’anecdote des doigts pour boucher la jarre trouée de Guézo est une urgence.

Procéder autrement, serait tout simplement regrettable

La Redaction

Source: FRATERNITE