Le vendredi dernier, le tribunal de la commune III, statuant en audience de référés, a rendu une décision dans le cadre du conflit de légitimité qui sévit depuis quelque temps au sein du syndicat national des travailleurs de l’administration d’Etat (Syntade). La dite décision entérine le congrès convoqué les 26, 27 et 28 juin par la tendance Yacouba Katilé après la suspension du congrès régulièrement convoqué par le Syndicat. La tendance Katilé avait saisi le tribunal de la commune III pour qu’il déclare Siaka Diakité et son bureau, désormais incompétents pour agir au nom du Syntade.
Dans sa décision, le juge des référés a instruit à la tendance Diakité de libérer le siège du syndicat et de transmettre les clés du siège ainsi que le logo du syndicat «au nouveau bureau». Suite à cette «décision», la réaction du bureau sortant dont les intérêts sont défendus par l’avocat, Me Alou Diarra, ne s’est pas fait attendre. En effet, ce même lundi, le bureau dirigé par Siaka Diakité a tenu, à la bourse du travail, une Assemblée générale qui a enregistré la participation de 14 des 16 sections nationales qui composent le Syntade.
«Je revendique 14 des 16 sections nationales… », a déclaré d’entrée Siaka Diakité, qui a ensuite expliqué les conditions dans lesquelles le dernier congrès (qui devait aboutir au renouvellement du bureau), a été suspendu, après le constat que certaines sections de Bamako étaient absentes de la salle, à l’ouverture du congrès. Selon lui, les travaux du congrès devaient reprendre le lendemain, mais les sections concernées avaient catégoriquement refusé de prendre part aux travaux. «Ce qui, pourtant, était une question préjudicielle à la tenue du congrès», dira Siaka Diakité. Avant de qualifier de «simple réunion », le congrès organisé par l’autre tendance qui n’a pas digéré la suspension décidée par l’Untm, instance dirigeante du Syntade.
«Le congrès a été reporté, tel que cela a été constaté et acté. Il n’y a donc pas eu de congrès ; dès lors il n’y a pas eu de nouveau bureau du Syntade… », a déclaré Me Alou Diarra. Selon l’avocat, ce qui s’est passé c’est que certaines personnes ont préparé leur coup ; ils sont allés faire une réunion, dresser une liste qu’ils ont appelé bureau. «Sur la base de cette liste ils sont venus quereller le bureau légitime», a ajouté Me Diarra pour qui Yacouba Katilé et ceux qui l’accompagnent se sont, en fait rendus, coupables d’acte d’indiscipline. «Ils n’ont pas à passer outre la décision prise par l’instance dirigeante du syndicat».
Pour l’avocat, la décision rendue par le juge des référés est une simple imposture. Qui permet de croire que d’autres raisons ont prévalu à la décision du juge des référés. Selon lui, celui-ci a pris en main ce dossier pour lequel il n’a aucune compétence.
«Le juge compétent, en l’occurrence le juge du fond, avait été dessaisi juste au moment où il s’apprêtait à rendre sa décision », a-t-il expliqué. Avant de poursuivre : «Ils n’ont pas saisi le juge du fond compétent parce qu’ils savent qu’en le faisant celui-ci ouvrirait les débats sur le fond; Ce qui ne leur donne aucune chance de gagner. Ils ont donc choisi le chemin le plus court».
Pour l’avocat, la décision du juge des référés est une simple diversion. Selon lui, le bureau sortant garde intactes ses chances de sortir victorieux de cette procédure. Un recours a été, selon lui, déjà introduit contre cette décision au niveau de la cour d’appel.
Pour Siaka Diakité, la décision du juge des référées est non seulement une parodie de justice mais également un acte «prémédité» qui voulait attribuer la connaissance du litige à un litige incompétent pour statuer sur un tel différend.
Papa Sow
L’ Indicateur Du Renouveau 2013-09-04 11:53:54
