Sur un budget de près de 2,992 milliards de F CFA, la Commission électorale nationale
indépendante (Céni) a reçu 2,142 millions de F CFA pour la supervision de la présidentielle.
Sans les 850 millions restants la structure aura du mal à accomplir sa mission pendant les
deux tours de la présidentielle.
"Pour l’élection du 29 juillet, nous sommes encore dans les questions budgétaires avec le
ministre des Finances", a déploré hier, le président de la Céni au cours d’une conférence de
presse sur l’organisation de la présidentielle du 29 juillet prochain. Au cours de la rencontre,
Amadou Ba est revenu sur les tracasseries entre sa structure et le ministère des Finances
autour du budget de la Commission pour les élections de 2018.
"La Céni 2017, contrairement aux précédentes n’a bénéficié ni de frais d’installation pour les
15 membres ni d’équipements pour les démembrements", a déploré Amadou Ba, président
de la Céni.
A cinq jours de l’élection présidentielle, la Commission reste confrontée à un problème de
budget malgré l’implication du Premier ministre à la suite d’un "constat d’échec de ses
différentes rencontres avec les services techniques du ministère des Finances".
"Nous avions élaboré un budgétaire prévisionnel de 14 milliards de F CFA pour les élections
de 2018, mais ce budget a été revu à 9 milliards compte tenu de la situation sécuritaire
soutenue par les autorités. Nous sommes allés en arbitrage budgétaire avec 9 milliards. Au
cours des débats, Les techniciens du ministère des Finances ont informé que le budget de la
Céni pour toutes les élections de l’année est callé à 5, 7 milliards de F CFA", a expliqué M. Ba.
Il a ajouté que sa structure a demandé au ministre sur quelle base ce budget qui ne couvre
pas ses dépenses, lui a été accordé.
Bien qu’il soit jugé insuffisant, tout le montant ne sera pas mis à la disposition de la Céni.
"Le 11 mai 2018, nous avons reçu une correspondance du ministre des Finances dans
laquelle, il nous a informé de la mise à disposition de 2, 142 milliards de FCFA pour
l’organisation des deux tours de la présidentielle. Nous avons dit que ce montant était
insuffisant. Nous avons entrepris beaucoup de démarches, beaucoup de personnes ont
intervenu. A la suite de ces démarches, le ministre des Finances nous a convoqués le 4 juillet
pour discuter sur le sujet. Au cours des débats, il a été dégagé un gap de 850 millions de F
CFA que le ministère devait verser sur le budget de la Céni pour aller à l’élection
présidentielle. Mais à ce jour, nous n’avons rien reçu de ce montant. Nous ne cessons de
rappeler le ministre mais en vain", a regretté le président de la Céni.
Avec ce déficit, la Céni ne sera pas en mesure d’assurer convenablement sa mission de
supervision de la présidentielle.
Maliki Diallo