C’est certainement l’affaire dans l’affaire : le contrat de la protection du chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéita qui a été évoqué lors de la mise en examen de l’affaire d’affaires corse et ami d’IBK vendredi dernier par la justice française. Le bénéficiaire de ce contrat est une société française de nom de Gallice, spécialisée dans le domaine de la sécurité.
Chez nos confrères français de L’Express, son directeur délégué, bénéficiaire l’ancien commandant du GIGN, Frédéric Gallois, a reconnu qu’ »en 2013, nous avons signé avec la République du Mali un contrat portant sur la protection du chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéita. Michel Tomi ayant un rôle de conseiller auprès du président, il a sans doute permis de valider les prestataires. On ne peut pas travailler sur des domaines aussi sensibles sans disposer de relais de confiance auprès des responsables politiques locaux. Le contrat est transparent : notre présence au Mali était d’ailleurs suivie par les autorités françaises. Rien n’était caché. Le contrat qui a été signé l’a été en bonne et due forme. D’ailleurs, on ne nous reproche ni la réalité de la prestation, ni son montant ».
Pour autant, M. Gallois reconnaît que « lors de l’attribution du marché, il y a eu des difficultés de décaissement. Les modalités techniques de signature du contrat font aujourd’hui l’objet d’une discussion. Je m’en suis expliqué lorsque j’ai été convoqué. Nous avons été payés par un tiers, une structure étrangère liée à l’Etat malien. La question posée est de savoir si cette société a un lien quelconque avec Michel Tomi. Et si oui, quelle serait sa nature. Mais il faut replacer tout cela dans le contexte d’un Etat défaillant, dans une situation de crise, avec une réelle menace sur le chef de l’Etat ».
L’ancien commandant du GIGN fait presque un aveu en annonçant que « compte tenu de la sensibilité du contrat, il était difficile de mentionner les détails de nos prestations. Elles devaient rester confidentielles, dans les documents bancaires notamment. Or le document utilisé pour le décaissement, qui correspond à la procédure interne pour le contrôle des changes, est considéré comme un faux par la justice, ce que nous contestons ».
Au ministère de l’Economie et des Finances, on refuse de commenter ces propos qui sont quand même compromettants pour nos autorités déjà en mauvais termes avec le FMI qui a d’ailleurs gelé le versement de ses fonds en attendant l’audit de la passation de certains contrats dont l’achat du nouvel avion président et des armements dans lequel le nom de Tomi Michel est plus jamais mêlé.
Y. C.
Source: L’Indicateur Du Renouveau 2014-06-24 01:06:21