Suite à la décision de les faire déguerpir des voies publiques Les revendeurs de carburants protestent et demandent une audience au Président IBK

L’ancien siège du Conseil National du Patronat du Mali a servi de cadre, le samedi 27 août 2016, à la tenue de la conférence de presse initiée par l’association des revendeurs de carburants du district de Bamako. Selon les organisateurs, l’objectif recherché est d’atteindre en personne le chef de l’Etat pour faire la lumière sur la situation des points de vente des carburants. La conférence était animée par le président de l’association, Ousmane Daou. Il était accompagné par son secrétaire général, Nadou Sanogo et plusieurs membres de l’association.

C’est par la décision N° 242/MCV/DB du maire de la commune V de Bamako, Boubacar Bah et non moins président des municipalités du Mali, que les revendeurs de carburants ont été sommés de libérer les domaines publiques. Selon l’article 1er de cette décision : toutes les autorisations provisoires d’installation des points de vente des carburants en commune V du district de Bamako sont annulées. En son article 2, les propriétaires des points de vente des carburants ont jusqu’au 30 septembre pour quitter les domaines publiques. Quant à l’article 3, il annonce que ces annulations sont consécutives à la décision prise par le Gouvernement de libérer les voies et avenues de Bamako. Et enfin l’article 4 parle sur l’exécution correcte de cette décision.

Face à cette préoccupation, le président de l’association des revendeurs de carburants a rappelé qu’avant l’apparition des points de vente, ce sont les bouteilles qui servaient pour la vente des carburants. Après une visite de l’ancien président Alpha Oumar Konaré au Maroc, il nous a rencontré dans la mairie du district de Bamako afin d’abandonner la pratique de la vente de carburant en bouteille. Suite à cette concertation, les points de vente de carburants ont été installés et cela quand l’actuel président assurait le poste de Premier ministre, précise Ousmane Daou. Plus loin, il a souligné « nous respectons les 26 mètres de limitation qui sépare les points de vente des routes au même titre que les grandes stations, seulement nous les dérangeons, parce que nous gagnons beaucoup.

Une station emploie moins de 7 personnes et sa destruction entraine une perte de moins de 30 millions. Si l’on procède à l’exécution de cette décision, c’est 3900 jeunes qui seront forcés à partir à l’exil ou à prendre les armes. « Le lundi prochain (ndrl aujourd’hui) nous comptons déposer notre doléance de rencontrer en personne le chef de l’Etat ». Aux dires du président, Ousmane Daou, nombreux sont les gens qui se plaignent que le président de la République n’est pas accessible. Et pourtant, ajoute-t-il, le Président était devant toutes les portes quand il battait campagne. A la question de savoir ce qu’ils vont faire s’ils ne trouvent pas satisfaction, le président de l’association des revendeurs de carburants du district de Bamako a laissé entendre : « nous nous en remettront à Dieu, qui est au dessus d’IBK ».

Pour le secrétaire général de l’association, Nadou Sanogo, la décision de démolir les points de vente aura un impact conséquent sur le projet de société du président de la République qui avait promis la création de 200 000 emplois. Il ajoutera : « nous sommes prêts à dire la vérité au Président, nous ne sommes pas des destructeurs. Un opérateur économique ne cautionne pas la violence ».
Sidiki Adama Dembélé, Stagiaire