Selon lui, le « manque à gagner » est utilisé dans les rapports de plusieurs institutions supérieures du contrôle (ISC), entre autres, le Bureau du Vérificateur général du Québec, du National Office du Royaume-Uni, et de la Cour des comptes de France.
Cette expression est aussi utilisée dans les arrêts de la Cour de cassation française ou dans les rapports de la Banque mondiale pour désigner des pertes économiques résultant de la mauvaise gestion et de l’inefficacité.
Toujours dans ses explications, il dira que le terme « manque à gagner » (shortfall) en anglais, est un terme bien connu dans le domaine de la comptabilité. Il s’agit d’une perte constatée sur un bénéfice envisageable ou prévu.
A titre d’exemple, la perte de revenu faute de collecter une taxe douanière. Ainsi, dans les rapports annuels du BVG, le manque à gagner est tout montant qui aurait dû être dans les caisses de l’Etat si tout avait été fait dans le strict respect de la loi et des principes de la comptabilité publique.
Il a aussi rappelé que les manques à gagner ne sont pas tous dus à la fraude, car il peut être dû à des dysfonctionnements et ne sont tous recouvrables. En effet, la phase des questions des journalistes a été une étape importante pour lever la voile sur beaucoup de recoins concernant le rapport 2009 du vérificateur général.
Des pluies de questions ont été soulevé par les confrères, notamment, sur les 388 milliards de F CFA manque à gagner, combien a été recouvrir ? Des questionnements sur la suppression du BVG, les non dits du rapport 2009.
En guise de réponses aux différentes questions posées par les journalistes, Sidi Sosso Diarra rappelait que sur la somme faramineuse de 388,09 milliard de manque à gagner de 2005 à nos jours, seulement 248 milliards ont été proposé et non disponible.
Une opération qui n’a concerné que 79 structures, imaginé si l’opération avait touché toutes les structures, ce serait la catastrophe, a expliqué le Végal. Cela est aussi valable pour l’INPS où plus de 500 millions de F CFA ont été engloutis. Les coupables ne sont même pas inquiétés.
Selon lui, la corruption a atteint un niveau alarmant au Mali, c’est pourquoi d’aucuns contre vents et marées veulent à tout prix abattre le BVG qui perturbe le sommeil de beaucoup. En tout état de cause, il a rappelé que tout le problème découle de la volonté politique. Car, dira-t-il, si tout allait bien, un directeur de douane n’aurait pu fermer la porte de ce service au nez du BVG dans l’exercice de sa mission. Aussi, on n’allait pas fermer le compte bancaire du BVG, pour les renvoyer au trésor, étant entendu qu’elle est une structure indépendante.
Pour Sidi Sosso Diarra, de sa création à nos jours, le BVG a atteint des résultats significatifs. Il compte actuellement 100 agents permanents, dont 56 % constituent le personnel de vérification. Le BVG a ouvert deux antennes (Kayes et Mopti), et va ouvrir cette année deux autres (Ségou et Sikasso). Il bénéficie d’une autonomie de gestion financière, avec un budget de fonctionnement qui s’élève en moyenne de 2,8 milliards de F CFA par an.
Au titre de vérifications, le BVG a effectué 102 missions dans 79 entités, 45 missions de vérification de performance. Il a aussi effectué des vérifications sur saisine au nombre de 21 sur un total de 241 plaintes reçues, soit 35 saisines en moyenne par an.
Oumar Camara
Le Débat 33. le 08/03/2011