Les 11 et 12 février, les principales chaînes du groupe France Télévisions diffuseront de grandes compétitions sportives exclusivement féminines. Une opération initiée depuis deux ans par plusieurs instances gouvernementales pour changer les mentalités sur la pratique du sport par les femmes.
Finales des championnats de France Elite de boxe féminine, Tournoi des Six Nations féminin, édition spéciale de l’émission emblématique de télévision « Tout le sport »… Pendant deux jours, magazines d’informations et retransmissions en direct sur les écrans français décrypteront les événements sportifs féminins du week-end.
Une opération médiatique entreprise par le Comité national olympique et sportif français, le ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports et le Ministère des Familles, de l’Enfance et des Droits des Femmes. Ces instances gouvernementales se sont réunies autour du projet « les 4 saisons du sport féminin » qui vise à réduire des inégalités entre les sexes dans la pratique d’activités physiques.
Sur les terrains de sport, pas en cuisine
Les femmes ne représentent en effet que 36 % des athlètes inscrits sur les listes ministérielles de haut niveau en France. De plus, les compétitrices luttent souvent contre les provocations et la misogynie. Il y a 4 ans, le dirigeant du club de football l’Olympique lyonnais, Bernard Lacombe, avait insinué publiquement que la place des femmes était en cuisine.
Un cliché balayé par Souleymane Cissokho, parrain de l’opération « les 4 saisons du sport féminin » et médaillé de bronze olympique de boxe. Il loue les qualités d’Estelle Mossely et Sarah Ourahmoune, ses deux coéquipières en équipe de France, qui ont décroché respectivement les médailles d’or et d’argent aux Jeux olympiques de Rio : « Il y a beaucoup de femmes qui m’inspirent énormément et dans la vie de tous les jours. Je suis souvent en contact avec Estelle Mossely et Sarah Ourahmoune. Elles sont toujours de bons conseils, notamment sur la reconversion sportive. Elles apportent une petite touche qui permet de bien m’orienter. »
Les stars du sport féminin
Leurs performances sur les rings brésiliens ou encore celles de Gwladys Épangue en taekwondo, récompensée par une médaille de bronze olympique en 2008 à Pékin, encourageront peut-être les « graines de championnes » à pousser les portes du haut niveau.
Gwladys Épangue, la marraine du projet « les 4 saisons du sport féminin », ne voit qu’une solution : « Il faut changer les mentalités. Il ne faut plus qu’une petite fille pense : « Je ne vais jamais y arriver, le sport n’est pas fait pour moi, la pratique est réservée aux garçons. » Il faut que les filles se sentent libres de pratiquer une activité physique quand elles en ont envie et le type d’activité qu’elles souhaitent pratiquer. »
Pour changer les mentalités, les porteurs de l’initiative « les 4 saisons du sport féminin » comptent sur les médias pour se saisir des événements majeurs du sport féminin. En 2016, 80 % du contenu des programmes sportifs télévisés était consacré aux hommes. Alors que, selon un sondage TNS Sofres, 72 % des téléspectateurs déclarent ne pas avoir assez de sport féminin.
Par Mathieu Baijard,
RFI