Le domaine de recherche de l’IER est de plus en plus menacé dans son existence par des prédateurs fonciers.
Face à cette catastrophe, les chercheurs maliens ne cachent pas leur colère.
Ils l’ont fait savoir lors d’une conférence de presse tenue à la Bourse du Travail.
En plus, le CNT a interpellé le ministre en charge de l’Elevage et de la Pêche.
Selon les chercheurs de l’IER, de 1958 à nos jours, plus de 860 hectares de parcelles de recherche ont été amputés par les prédateurs fonciers en complicité avec la mairie de la Commune I du district de Bamako.
De plus, 71 hectares sont actuellement convoités par la même mairie aux fins de morcellement, d’où la colère des chercheurs.
La section du Syndicat national de la production (Synapro) de l’IER a sonné l’alerte : «Si rien n’est fait pour arrêter la situation, l’Institut est menacé de disparition ».
Pour rappel, l’Institut d’Économie Rurale (IER) a été créé le 29 novembre 1960 pour assurer la coordination des différents types de recherches menées dans le pays et conduire des études techniques de développement agricole.
Il a été érigé en établissement public à caractère scientifique et technologique en 2001.
Ce domaine constitue non seulement un endroit pour la recherche mais aussi un poumon pour la ville de Bamako du fait de son couvert végétal.
Selon le Pr. Bamory Diarra, chercheur à l’IER, la convoitise des terres de l’Institut ne date pas d’aujourd’hui. « En 1958, les familles fondatrices de Bamako ont donné 1058 hectares à l’Institut pour faciliter les recherches.
Après, les autorités ont amputé 800 hectares pour l’ACI, 60 hectares pour le village de Sotuba et d’autres hectares pour l’école publique de Sotuba », déplore M. Diarra.
Les mêmes prédateurs fonciers, en complicité avec la mairie de la Commune I, sont actuellement mobilisés pour morceler 71 nouveaux hectares du domaine de l’IER.
Face à ces agressions foncières sur les terres de recherche de l’Institut de recherche d’économie rurale (IER) de manière générale et spécifiquement sur le domaine du Centre régional de recherche agronomique de Sotuba (ACRRA/Sotuba), la section Synapro de l’IER a finalement sonné l’alerte lors de la conférence de presse à la Bourse du travail.
Pour le secrétaire général de la section Synapro de l’IER, Dr. Moro Souley Sidibé, les prédateurs fonciers font fi de tout raisonnement logique. « Ils sont en outre incapables de se projeter dans l’avenir dans l’intérêt des générations actuelles et futures du Mali.
Ce qui importe pour eux, c’est l’accumulation de richesses et la construction des immeubles et des buildings générés par la vente des terres », pointe-t-il du doigt.
Le ministre de l’Agriculture, Mahmoud Ould Mohamed, a été interpellé sur la question par le CNT lors de sa récente session plénière, le vendredi 12 mars 2021 grâce à la personne d’Aboubacar Sidiki Fomba.
Dans ses réponses, le ministre de l’Agriculture, a été clair : «Cette situation est une agression foncière et du patrimoine génétique agricole du Mali ».
Il recommande que l’IER soit mis dans son droit rapidement.
Rassemblées par Zié Coulibaly
Source: Plume libre