En effet, Gahoro va de déception en déception, avec les différents changements opérés au Mali, ceux avec lesquels il faisait ses coups bas. Tous les faux réseaux ont été détruits, certains sont en cours, beaucoup de grands spéculateurs fonciers ont compris que leur business ne marche plus. Le combat sans merci enclenché dans les mairies gagne du terrain, car même les nouveaux préfets dans certains cercles sont en train de refaire certains dossiers. Certains se sont rendu compte que les spéculateurs sont capables de tout. En dehors des documents officiels qui sont trafiqués, transformés et même falsifiés. (Des documents officiels avec sa vraie fausse signature, de faux cachets de l’administration, des permis d’occupation et d’attribution en vente).
Aujourd’hui, le cercle de Kati est en tête ; les autorités ont trouvé la solution et un nouveau préfet a pris fonction dans le cercle de Kati. L’intraitable Baye Konaté hérite d’une situation explosive à Kati. C’est pourquoi, il a pris le chemin de la justice pour régler certains dossiers. Le nouveau préfet de Kati ne veut plus rien laisser au hazard, car il s’est rendu compte que sa tâche ne sera pas facile, lui qui est un homme de rigueur. C’est pourquoi, les milliers de victimes des spéculateurs fonciers, qu’ils soient au Mali ou en France, commencent à avoir espoir. Espérant que les autorités maliennes vont aider des initiatives comme celles du nouveau préfet de Kati Baye Konaté. Déjà, certains résultats sont là : certaines personnes ont été arrêtées par la justice, les petits pions avant la traque des vrais cerveaux de ce système mafieux.
Beaucoup de Maliens de l’extérieur en sont victimes. Mais, eux, ils connaissent leur bourreau qui n’est autre que Gahoro Doucouré, qui profite de sa position de membre du bureau du Haut conseil des Maliens de l’extérieur et ancien président des Maliens de France. Cet homme et ses complices, selon nos informations, aurait vendu depuis des années de vrais faux documents de terrains aux Maliens de l’Extérieur en imitant même les signatures de certaines autorités et les cachets de leurs services. Après ces arrestations, la cour de la préfecture de Kati est devenue tellement déserte qu’on se croirait en week-end. Mais, loin de là, seulement les agents ont interdit l’accès des lieux à leurs «partenaires extérieurs» avant que les choses se calment et s’occupent de leur travail quotidien sans grand bruit, avons-nous appris d’un agent dans la cour de la préfecture de Kati lors de notre passage, le mercredi 23 juillet dernier.
Pour le service des domaines, c’est la panique totale, car avons-nous appris, des mesures intergouvernementales sont en cours pour élucider tous les vrais faux problèmes des spéculateurs fonciers. La question qu’on se pose aujourd’hui, est de savoir si le préfet Baye Konaté aura les mains libres pour traquer ces «gros bonnets» dans les palais feutrés de Bamako…
Gahoro Doucouré pris la main dans le sac à Kabala
Soumano Oumou Diabaté est une Malienne qui vit en France, plus précisément à Lyon. Avant le décès de son mari, celui-ci avait acheté à Kabala une parcelle de 5 hectares qu’il avait fait entourer de poteaux en béton. Afin d’éviter que des personnes malveillantes ne s’en accaparent. Mieux, pour sécuriser leur propriété, ils ont fait des démarches administratives pour obtenir un titre foncier enregistré sous le N°1565. C’est après tout cela que Madame Soumano a fait construire des toilettes et une chambre pour son gardien. Il y a quelque temps, ce dernier a constaté sur ladite un début de construction d’une maison. En plus, une centaine de plaques de morcellement étaient disséminées sur les 5 hectares. Comme la propriétaire n’est pas à Bamako, le gardien a pris soin de l’en informer.
C’est ainsi que Madame Soumano est revenue à Bamako, avant de constater que ses 5 hectares ont été morcelés et revendus. Elle a décidé de mener ses propres investigations jusqu’à aboutir à de jeunes intermédiaires, qui ont tous donné un seul nom, celui de Gahourou Doucouré : une personnalité influente dans la diaspora malienne de France.
Madame Soumano a alors amené l’affaire au niveau de la gendarmerie qui est parvenue à arrêter Gahourou Doucouré, qui se dit être un frère de la femme de Dioncounda Traoré. A l’époque, Gahoro Doucouré était membre de la Commission dialogue et réconciliation et conseiller au ministère des Maliens de l’extérieur. Il a été arrêté et interrogé avant de reconnaître les faits et expliquer comment il a obtenu ladite parcelle. C’est en ce moment que Madame Soumano a appris que la plupart des morcellements faits sur sa parcelle ont été revendus à des Maliens, qui vivent en France, par Gahorou Doucouré.
Ce dernier a passé 48 heures en prison au Camp I de la gendarmerie, avant d’être libéré. La bonne nouvelle, c’est que Madame Soumano sera rétablie dans ses droits et Gahoro Doucouré devrait dédommager les personnes auxquelles il a revendu les lots. Faut-il préciser que la parcelle en question est située à 100 m de la Cité universitaire de Kabala.
Cependant, une question demeure : comment l’ancien préfet de Kati a-t-il pu délivrer un bulletin à Gahourou ? En tout cas, la plus grande perdante dans cette histoire est Konaté Fatoumata Sacko, qui avait commencé à poser la fondation de sa maison. Elle n’est autre qu’une victime de Gahoro Doucouré, qui a ainsi trompé plusieurs Maliens résidant en France. Jusqu’où s’arrêtera-t-il ?
Kassim TRAORE
Source: Le Reporter 2014-08-22 02:33:01