Dès la nuit du 19ème jour de ce mois sacré commencent les fameuses nuits de prière appelées chez nous le « djodjanseli ». Ce sont des séances de prières collectives qui se font dans les mosquées et qui commencent à minuit pour prendre fin à l’aube. Elles tirent leurs origines de l’époque du prophète Mohammad (PSL). Selon les grands érudits, le prophète durant les dix dernières nuits du ramadan réveillait toute sa famille pour de grandes prières collectives jusqu’à l’aube. Cette tradition reste maintenue dans les pays musulmans et surtout chez nous au Mali où les mosquées sont bondées durant cette période.
Ces prières collectives précèdent la grande nuit de la révélation, la nuit du 26ème au 27ème jour du mois de ramadan le « Laylat al-Qadr ». Cette nuit est considérée comme particulièrement sacrée car c’est là que l’Archange Gabriel (Jibril) (PSL), s’est adressé pour la première fois au Prophète Mohammad(PSL) en lui révélant le saint coran. Selon l’iman de la mosquée de Sogoniko, M. Touré « Les anges descendent beaucoup durant cette nuit à cause de l’abondance de ses bénédictions, et les anges descendent lorsque la bénédiction et la miséricorde descendent, tout comme ils descendent lors de la lecture du Coran. Ils entourent les assemblées d’invocation d’Allah, et ils placent leurs ailes sous les pieds de celui qui recherche la science religieuse avec sincérité afin de glorifier son acte ». Elle est commémorée dans tous les pays musulmans par de grandes nuits de prêches et de prières dans toutes les mosquées et espaces publics.
De véritables festins sont organisés dans les familles et des repas sont amenés dans les mosquées aux nécessiteux et souvent aux parents. Cette nuit est recommandée dans l’islam pour implorer le pardon d’ALLAH et lui demander les bénédictions et la résolution de nos problèmes. On doit demander pour l’occasion pardon à toutes personnes offensées durant l’année écoulée.
Toute cette dévotion est clôturée par la célébration de la fête de ramadan qui se déroule soit le 29ème ou 30ème jour du mois selon l’apparition de la lune. Elle commence par une grande séance de prière pour accompagner le mois de ramadan. L’essentiel de la fête reste la tradition du sambè-sambè qui consiste à aller saluer ses voisins, ses parents, ses amis.
Une manière aussi de demander pardon pour les fautes commises pendant l’année écoulée et de resserrer les liens sociaux, chacun sortant de chez lui dans ses plus beaux atours. Mais les enfants semblent les plus intéressés par la chose. Ils préparent cette tournée de salutations depuis les premiers jours du mois. Ils incitent les parents à leur acheter les belles tenues pour ainsi paraitre plus beaux. Ils commencent dès leur arrivée de la grande prière collective. Ils vont de maisons en maisons en petits groupes d’amis ou de frères et saluent les personnes en formulant des vœux à leur endroit.
Ainsi après un mois de dévotion et de retenue totale, les musulmans concluent dans la joie et la convivialité totale en souhaitant vivement d’être encore là pour l’année prochaine.
Adiaratou Sangaré
Le républicain 29/08/2011