En effet, le Malien qui se rend au Niger, plus particulièrement à Niamey, ne s’ennuiera pas, car en longueur de journée, sur les différentes radios, il entendra les chansons de musiciens maliens comme Ali Farka Touré, Nahawa Doumbia, Habib Koïté, Sanata Diarra, le groupe Biton de Ségou, Mah Kouyaté N°2, Doussou Bakayoko, Babani Koné, Oumou Sangaré, Coumba Sira Koïta, la regrettée Chéché Damé, pour ne citer que ceux-là. Du coup, le Malien se sent musicalement chez lui.
D’ailleurs, le 2 janvier, la diva de la musique malienne, Nahawa Doumbia, était invitée pour un concert au Niger. Un concert qui a donné lieu à de grandes publicités sur les antennes radios, ainsi que des affiches qui ornaient toute la ville de Niamey. Nous avons eu la chance de nous rendre plusieurs fois au grand marché de Niamey.
Là, il suffit de se rendre auprès des vendeurs de cassettes pour se convaincre de la prédominance de la musique malienne sur les musiques des autres pays, car c’est avec la musique malienne que ces vendeurs attirent la clientèle. Le goût des Nigériens pour la musique malienne se ressent également à travers les téléphones portables. En longueur de journée, à travers ces téléphones, c’est cette musique qu’on entend très souvent écouter les passants dans les rues.
Un jour, pour satisfaire notre curiosité, nous avons demandé à certains vendeurs de poulets, qui écoutaient les « vieilles » musiques de Karamoko Keïta, Bintou Sidibé et Nahawa Doumbia, s’ils comprenaient ce que ces chanteurs disaient dans leurs chansons. Leur réponse : ils ne comprennent pas, mais ils écoutent seulement parce qu’ils apprécient beaucoup la musique malienne.
Une femme nous a même confié que sa musique préférée, c’est la musique malienne. Ce qui fait d’ailleurs que tous les vendredis, elle suit assidûment chez elle l’émission «Top Etoiles ». Bien informée sur l’actualité musicale malienne, elle a engagé une discussion avec nous sur les circonstances du décès de Chéché Dramé, avant d’évoquer avec nous certaines autres informations concernant la musique malienne : des informations que nous-mêmes, qui sommes pourtant Maliens, ignorions.
Tout cela, pour attester qu’un Malien qui vit au Niger, plus précisément à Niamey, se sent musicalement chez lui, car tous les jours, il a l’occasion d’écouter de la musique malienne sur les radios locales, et cela, en longueur de journée.
Par Dieudonné Diama, Envoyé spécial au Niger
Le Coq Cocorico 10/11/2011