A côté de la vague de contestations suscitées par les déclarations du président du Haut conseil de Maliens de l’extérieur (HCME), Habib Sylla, il y a un enjeu politique qui agite le débat. Tout le monde veut avoir la caution de la diaspora.
L’annonce faite par le président du HCME, Habib Sylla, en faveur de la candidature du chef de l’Etat fait amplement débat. Certains leaders d’associations des communautés maliennes à l’extérieur ont vivement réagit. C’est le cas du challenger de M. Sylla à et président du Conseil de base des Maliens d’Allemagne, Dadji Touré. « Etant une organisation apolitique, Habib Sylla ne peux accorder de soutien politique au nom des Maliens de l’extérieur a un candidat », a-t-il lancé sur sa page Facebook le 19 mars dernier.
D’autres voix ont contesté la consigne donnée par Habib Sylla. Le vice-président du parti Fare, ancien ambassadeur, Souleymane Koné, ne partage non plus la démarche du président Sylla. « En tant que membre fondateur du Haut conseil des Maliens de l’extérieur, je dis que les Maliens de l’extérieur sont trahis par leur président Habib Sylla. Pendant que le Mali coule, la seule préoccupation de ce monsieur est d’appeler à voter IBK. Les Maliens de l’extérieur sont les premiers à souffrir de l’image piteuse dans laquelle IBK et son équipe ont plongé note pays. Comment dans ces conditions une organisation qui prétend les représenter peut se permettre d’appeler à leur nom de voter celui qui les humilie au quotidien. Celui qui a signé leur reconduite, leur rapatriement forcé… Pour avoir appelé à soutenir IBK, Habib Sylla président du HCME perdu toute dignité pour continuer à diriger cette organisation », a-t-il dénoncé.
A sa suite, des Maliens de la France vont à l’encontre du positionnement du président du HCME et de son bureau.
Un enjeu de taille
Dans un communiqué publié le 20 mars 2018 depuis Paris, les associations et organisations de la diaspora se disent « avoir appris avec amertume et indignation sur les antennes de l’ORTM au soir du 19 mars 2018, les déclarations publiques et solennelles du président du HCME, Habib Sylla sollicitant la candidature du président de la République sortant, M. Ibrahim Boubacar Keïta à l’élection présidentielle de juillet 2018 ».
Et de condamner le fait que « d’autre part notre indignation a atteint le summum quand le président du HCME, par la même occasion a présenté des premiers responsables du HCME réunis comme étant prêts à devenir des ‘directeurs de campagnes 2018’ ».
Pour les frondeurs, il est clairement dit dans les statuts de l’organisme qu’il est un organe consultatif à caractère associatif, apolitique, laïc, non discriminatoire et à but non lucratif.
En clair, les associations et organisations de Maliens de France ne font plus mystère du fait que le président du HCME, Habib Sylla en incitant et en soutenant une éventuelle candidature du chef de l’Etat sortant, Ibrahim Boubacar Kéita, a foulé aux pieds les textes fondamentaux du HCME.
Une raison pour les Maliens de France de condamner « avec la dernière énergie lesdites déclarations du président du HCME sus-évoquées qui semblent convenir au président de la République qui qualifie de ‘républicaine’ cette démarche alors qu’elle est anti-statutaire ».
Avec cette nouvelle donne, c’est un nouveau départ dans la gestion des Maliens de l’extérieur. La diaspora malienne qui était divisée fait désormais face un nouveau front entre ceux qui sont favorables à un soutien à un second mandat d’IBK et ceux qui travaillent à son échec.
A côté de ces deux fronts, il y a un forcément un autre qui se trouve engagé en faveur des plusieurs candidats déclarés. Et l’enjeu est de taille c’est ce qui explique le déplacement massif des futurs candidats dans les foyers en France e dans les autres contrées où sont installés des Maliens.
Alpha Mahamane Cissé