Une semaine après la tenue d’un meeting, le parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi), en collaboration avec d’autres associations et organisations favorables au régime de Mouammar Kadhafi en Libye, a organisé une marche contre l’intervention militaire occidentale programmée en Libye. Elle a enregistré la présence de quelques 200 à 300 personnes particulièrement engagées. Avec des pancartes à l’effigie du colonel Kadhafi, les manifestants ont scandé pendant plus d’une heure de parcours «non à la guerre en Libye» en référence à la volonté des Nations unies, particulièrement les Etats-Unis et l’Union européenne, d’imposer une «zone d’exclusion aérienne» aux avions de Kadhafi face à ses insurgés. Des experts politiques et militaires assimilent l’imposition d’une zone d’exclusion aérienne à un acte de guerre.
Ce qui est «inacceptable dans un pays souverain comme la Libye», soutient le secrétaire général du parti Sadi, le député Oumar Mariko. Dans une déclaration lue par celui-ci, le front du refus estime qu’une «propagande médiatique insensible et continue» est organisée par les occidentaux pour justifier leur intervention militaire en Libye. Pour lui, beaucoup de pays (leur régime) comme la Roumanie, l’Iran, la Corée du Nord, le Cuba, le Venezuela, la Bolivie, la Libye, etc. ont été ou sont des régimes à abattre aux yeux de l’occident. «De nombreux exemples existent et montrent jusqu’à quel point les mensonges de la mort sont à l’œuvre pour approuver leur soif de conquête et de domination» a-t-il ajouté.
Ce front du refus de la guerre en Libye est composée du conseil national des arabophones du Mali, l’Union nationale des enseignants de la langue arabes, la Ligue des étudiants de Libye, l’Association des jeunes musulmans, l’Association des droits et du citoyen, le Mouvement des jeunes pour le développement du Mali, le parti Sadi. Il condamne sans réserve la décision du conseil de sécurité de l’Onu d’instaurer une zone d’exclusion aérienne en Libye. Le front du refus demande donc à l’Union africaine de ne pas approuver la décision onusienne jugée de «folie meurtrière des marchands de canons». La marche a débuté au niveau du centre islamique d’Hamdallaye pour prendre fin dans la rue située entre la BHM (banque de l’habitat du Mali) et la direction de la police des frontières, sans protection particulière. C’est à environ 100 mètres de l’ambassade de Libye qu’une barrière sera érigée pour empêcher l’accès.
Seydou Coulibaly
Le Républicain 21/03/2011