Premier du genre depuis la création du Mouvement, ce forum qui a réuni plus d’une centaine de participants, a été une occasion pour les responsables du Mouvement de faire l’état d’exécution des promesses faites par IBK lors de la campagne de l’élection présidentielle de 2013. Conçu comme un espace statutaire de réflexion, d’échange et de décision pour corriger les fautes, ce forum était aussi un cadre idéal pour se projeter dans une perspective.
Cependant, si les leaders religieux ont profité de ce forum pour échanger et réfléchir sur les tenants et les aboutissants de leur Mouvement, ils ont en outre rappelé à l’ordre leur mentor, Ibrahim Boubacar Kéita, président de la République, pour ses promesses faites avant et après son élection.
Ainsi, impatient de voir IBK réaliser ses promesses de campagne, le président de Sabati-2012, Moussa Boubacar Bah, a demandé au président de la République de concrétiser sa volonté proclamée avant et après son élection.
Il s’agit, entre autres, de la lutte contre l’impunité et surtout de mettre fin à toutes pratiques transgressant nos mœurs, coutumes et religions. Soucieux également de la transformation de ces promesses électorales en réalités concrètes sur le terrain, le président de Sabati-2012 explique qu’ils ont affaire au président de la République qui leur avait demandé de voter pour lui, afin de prendre en compte les valeurs cardinales du pays. Moussa Boubacar Bah estime que Sabati-2012 a fait son boulot et «il reste au président IBK de remplir sa part du contrat».
En tout état de cause, partagé entre un sentiment de regret et de pessimisme, et surtout mécontent du comportement du président IBK, le premier responsable du Mouvement Sabati-2012, dressant le bilan sombre du parcours de leur mentor, estime que «certes IBK a eu des difficultés dans la gestion du pouvoir, mais aujourd’hui, le peuple est loin du pouvoir et la gestion du pouvoir va de mal en pis». Selon lui, après une année de gestion, «nous avons perdu Kidal ; plusieurs militaires sont prisonniers de guerre entre les mains de l’ennemi ; plusieurs ennemis prisonniers ont été relâchés».
En tout cas, après ces propos tenus par Moussa Boubacar Bah, on est tenté de croire que le Mouvement Sabati-2012 est aujourd’hui gagné par un sentiment de regret qui ne dit pas son nom, après une année de gestion très controversée du président IBK, avec les histoires d’achat du nouvel avion présidentiel et le marché d’équipements militaires. Des critiques acerbes qui ne sont pas propices à l’amélioration des relations entre le locataire de Koulouba et le Mouvement Sabati-2012. Ce dernier a fortement contribué à son élection en 2013.
Zakariyaou Fomba
Source: Le Débat 2015-02-13 00:14:57
