L’ancien ministre de la Défense Soumeylou Boubèye Maïga s’est fait récemment remarquer dans le Mandé où il fit savoir qu’il soutient de façon inconditionnelle le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta. Pourtant, Soumeylou, président fondateur de l’Alliance pour la solidarité au Mali et Convergence des forces patriotiques (ASMA-CFP), avait presque maille à partir avec le président Keïta qui s’était débarrassé de lui après la polémique ayant secoué la République au sujet des responsabilités de la visite de l’ancien Premier ministre Moussa Mara à Kidal en mai 2014. Est le retour en grâce de l’ancien patron de la Sécurité d’Etat (SE) ?
L’ancien ministre de la Défense, considéré comme « un véritable sphinx » par d’anciens collaborateurs, aurait eu de bonnes raisons de ne pas soutenir IBK. Après son éviction du gouvernement par le locataire de Koulouba, Soumeylou est resté longtemps silencieux sur la gestion des affaires publiques. Pourtant, des voix indiscrètes déclarent qu’il a fourni des documents ayant enflé la polémique sur certains dossiers brûlants.
Sur ses rapports avec le président IBK, Soumeylou est sorti du silence lors de sa visite dans le Mandé où une délégation de son parti l’accompagnait. L’ancien patron de la Sécurité d’Etat a assuré que tout va bien entre lui et le chef de l’Etat. Mieux, il entend continuer à soutenir le pouvoir dans le cadre des partis de la mouvance présidentielle.
Mais selon des observateurs de la vie publique malienne, les déclarations de Boubèye ont de quoi surprendre. En effet, il y a un vide politique autour des amis d’IBK qui n’ont pas réussi à défendre valablement le pouvoir dont la gestion est critiquée de toute part. « Soumeylou voit qu’il peut en profiter », fit remarquer un analyste politique.
Pour certains, le soutien du président de l’ASMA vient un peu sur le tard, après que le président IBK ait déclaré qu’il ne sentait pas ses alliés dans le débat politique. Et lorsque les partis de la mouvance présidentielle tentent de défendre le président, ils le font le plus souvent de manière contre-productive, avec plus de violence verbale que la force des arguments.
C’est peut être la fin du purgatoire pour Soumeylou dont les rapports avec le pouvoir n’ont pas toujours été tendus comme ils le furent à partir de 2014. En attendant son retour en grâce auprès du président IBK, le président de l’ASMA aura fort à faire pour se faire entendre dans le tumultueux monde qui entoure le pouvoir qui peine à convaincre les Maliens.
Soumaila T. Diarra