Soupçonnés de complicité de détournement de la TRDL dans leur localité: Les députés de Yélimané se défendent

Soupçonnés de partager une partie de la Taxe de développement régional et local (TDRL) avec les maires et l’administration locale, les députés de Yélimané se sont défendus, le samedi dernier, à la Maison de la presse. C’était au cours d’une conférence de presse animée par les Honorables Ahamada Soukouna et Mamadou Hawa Gassama avec à leurs côtés, les députés Dédéou Traoré et Lahassa Koné, ancien percepteur de Yélimané de 2000 à 2011.

Depuis la semaine dernière, le torchon brûle entre les membres de l’association Yélimané Gagakané et les autorités locales. Déjà, il y a eu plusieurs arrestations et plusieurs personnes ont été placées sous contrôle judiciaire à Yélimané. Cette association se plaint du montant de la TDRL fixée à 2 135 F CFA. Selon elle, cette taxe est de 1 135 F CFA au lieu de 2 135. Elle fait croire aux populations que les 1000 F CFA supplémentaires étaient une contribution volontaire que les responsables de l’ex parti unique, UDPM, ont imposée pour la construction de son siège et l’achat de véhicule pour le parti. Du coup, les responsables de l’association, avec en tête son Secrétaire général, Sadio Kanté, estiment que le paiement de ces 1000 F supplémentaires doit cesser. Ils reprochent aux autorités locales et aux élus (les maires et les députés) de se partager cette somme.

Face à cette grave accusation, les deux députés de la localité ont décidé d’enquêter pour voir clair et donner la bonne information à leurs mandants qui ont commencé à croire à cette intoxication. C’est ainsi qu’ils ont approché le ministre en charge de la décentralisation pour voir clair afin de mieux informer leurs mandants. L’Honorable Soukouna, en lisant la déclaration liminaire a fait savoir que le Secrétaire général de ce département lui a expliqué comment la TDRL est fixée en République. Selon lui, la TDRL est fixée sur la base des impôts et taxes existants dans la localité. Ainsi, la TDRL de Yélimané a été fixée à 2 135.

«Lorsque le Secrétaire général a donné tous ces éléments, nous avons appelé le président de l’association Dagakané en lui demandant de venir avec une délégation à Bamako afin de rencontrer le ministre de l’Administration territoriale pour prendre connaissance des faits relatés par le Secrétaire général. Car, selon nous, l’association était en train d’induire en erreur la population. Nous avons la confirmation qu’il ne s’agissait pas d’une contribution volontaire mais bel et bien de paiement d’une TDRL régulièrement fixée par l’Etat. L’association n’a pas donné suite à cette demande. Le lendemain, ses dirigeants sont allés organiser une marche non autorisée à Yélimané en incitant toujours la population à refuser de payer les impôts.

C’est après cette manifestation qu’il y a eu les premières arrestations, dont le président de l’association, Sadio Niakaté», a déclaré Ahamada Soukouna, en regrettant que depuis l’affaire a été politisée par certains partis de la majorité qui ont un problème existentiel dans la localité. Avant d’ajouter: «ils sont prêts à mettre Yélimané à feu et à sang pour s’implanter. Ce comportement est regrettable de la part de ceux-là mêmes qui sont censés soutenir les actions du Président de la République.

A tous ces fauteurs de troubles nous disons de faire attention! Notre pays est suffisamment fragilisé par l’insécurité grandissante. Il supportera difficilement les conséquences de telle situation de révolte qui ne profite ni à eux ni aux populations». Ahamada Soukouna est formel: «les 1000 F ne sont pas une volonté des députés et des maires. C’est la loi qui les prévoit. Ils ont trompé tout le Mali. Ils sont allés très loin en disant que l’impôt à Yélimané est plus élevé que dans tout le reste du Mali». En citant l’article 294, il a décliné les montants de la TDRL pour chaque cercle du Mali.

A la suite de cette déclaration, l’Honorable Gassama, dans ses envolées, a accusé le RPM d’être à la base de cette tension. C’est pourquoi, il a promis d’interpeller le ministre des Finances et celui des Maliens de l’extérieur sur la question.
Youssouf Diallo
Source: Le 22 Septembre 16/05/2016