Soumaïla Cissé:Avion présidentiel,équipements militaires «Le président a donné raison à l’opposition

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À la question de savoir quelles sont ses attentes au sujet de l’affaire de l’avion présidentiel et des équipements militaires, le chef de file de l’opposition répond : «Nous avons dénoncé et certains ont mal compris en disant que nous affaiblissons l’Etat. Je crois que ce qui est dommage dans notre pays, c’est que quand nous, Maliens, nous dénonçons, on croit que ce n’est pas sérieux. Il fallait que le Fmi s’y mêle pour que ça prenne de l’importance. Quand des journalistes meurent, quand des populations meurent, le gouvernement ne bouge pas. Dès que les partenaires sont concernés comme à Paris et le cas de Gao avec l’implication de la Minusma, ça devient une affaire d’Etat. Sinon, il y a des morts à Nampala la même semaine que Charlie Hebdo.

Le choix était fait plutôt d’aller à Paris que d’aller à Nampala. Pour revenir à l’achat de l’avion et des équipements militaires, dans le message que j’ai fait à la demande du journaliste de  l’Ortm, j’ai dit que le président nous a donné raison. Les ministres concernés ont été limogés. Ce que nous souhaitons maintenant, c’est que la justice ait les mains libres pour travailler, situer les responsabilités et punir les fautifs. Cette partie de mon intervention a été enlevée de l’enregistrement par l’Ortm. On ne peut pas détourner 29 milliards, acheter un avion dont on dit qu’il a coûté dès fois 7 milliards de nos francs, dès fois 15 milliards, parfois à 20 milliards, sans que des responsabilités soient situées !»

Concernant le départ du président IBK à Gao à bord de l’avion de l’Onu, Soumaïla Cissé livre son commentaire. «Premier commentaire, il a eu raison parce que la sécurité est mieux assurée par les Nations unies, et deuxièmement, ça coûte zéro franc au Mali. Mais ce qui est important, c’est de situer la propriété réelle de l’avion pour le Mali, parce que ce qui circule n’augure rien de bon. L’avion n’est toujours pas immatriculé au nom du Mali, il y a beaucoup de confusion. Je crois que le président de la République devrait aider à lever les équivoques».

Sa gestion de la Cmdt, son passage au ministère des Finances et à l’Uemoa étaient également au centre des préoccupations des journalistes ; et Soumi Champion n’a pas manqué de donner son commentaire. «J’ai appris premièrement que j’ai détourné tout l’argent de la Cmdt, tout l’argent du ministère des Finances, tout l’argent de l’Uemoa. J’ai été directeur à la Cmdt pendant 3 trois mois. Après ces trois mois, il y a eu 5 ou 6 directeurs et aucun d’eux n’a porté plainte contre moi. Deux de mes successeurs ont été arrêtés. J’ai été ministre des Finances et du Commerce pendant 6 ans et demi. De cette époque à aujourd’hui, il y a eu 13 Premiers ministres. Aucun d’eux ne s’est inquiété des finances publiques ; aucun n’a dit que j’ai bouffé l’argent public et qu’il  faut faire une enquête. Tout cela me réconforte et veut dire qu’il y a plus de bavardage, de mauvaises intentions que de réalités. La même chose aussi à l’Uemoa. Nous sommes au Mali et je vais vous dire que je n’ai pas un appartement à Paris, ni à Londres ou ailleurs».

À propos de la présence de la Minusma au Mali, Soumaïla Cissé a expliqué que la situation est dramatique et qu’il faut savoir raison garder. «Il faut situer les responsabilités et ramener chacun à jouer correctement sa partition, mais la chose la plus importante, c’est que nous, Maliens, on sache exactement ce que nous voulons», a-t-il conclu.
À signaler qu’au terme de la cérémonie, le président de l’Urd a offert à la Maison de la presse un vidéo-projecteur, des calendriers et des livres dont il est l’auteur.

Diango COULIBALY

Source: Le Reporter 2015-02-03 19:51:56