La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) a lancé la semaine dernière une campagne de soutien à Amal Vendredi, African center for justice and peace studies (ACJPS) et le Sudan human rights Monitor (SHRM), la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et ses partenaires – Darfur women action group USA, Nora organisation for combatting violence against women’s and girls, No to women’s oppression, Redress, Strategic initiative for women in the horn of Africa (Siha Network) et Sudanese women rights action (Suwra) ont demandé aux autorités soudanaises d’annuler la condamnation et de garantir à Amal une libération immédiate et inconditionnelle.
Ces organisations ont publié une déclaration condamnant la condamnation à mort par lapidation d’Amal, 20 ans, après qu’elle ait été reconnue coupable d’adultère, en violation de l’article 146 (2) du Code pénal soudanais de 1991.
Le juge Haroun Adam, président du tribunal pénal de Kosti, dans l’État du Nil blanc, a condamné Amal à mort le 26 juin. La sentence doit encore être approuvée par la Haute Cour, les autorités n’ayant pas encore soumis la sentence à l’approbation du tribunal. L’avocat d’Amal a fait appel de cette décision devant la Haute Cour. L’ACJPS a appelé les autorités soudanaises à « annuler la sentence de mort par lapidation qui a été appliquée en violation du droit à un procès équitable et en violation du droit à la vie et en imposant une peine cruelle, inhumaine et dégradante, et à garantir la libération immédiate et inconditionnelle d’Amal, ainsi que son droit à un procès équitable. »
Il existe des preuves suggérant que l’interrogatoire et le procès d’Amal ont été « teintés de plusieurs irrégularités », selon l’ACJPS. Après s’être séparée de son mari et être retournée vivre dans la maison de sa famille, elle a été interrogée par un enquêteur de police qui aurait obtenu illégalement des aveux de sa part. L’African Centre « a été informé de manière fiable que l’officier de police chargé de l’enquête n’a pas informé Amal que les informations qu’elle a partagées pendant son interrogatoire seraient utilisées comme preuves contre elle lors de son procès », indique la déclaration.
En ce qui concerne son procès, il a débuté sans qu’une plainte officielle ait été déposée par la police de Kotsi, Amal n’a pas été représentée par un avocat et les charges et la peine ne lui ont pas été expliquées. En vertu de l’article 135(3) du Code de procédure pénale soudanais de 1991, un défendeur a le droit d’être représenté par un avocat dans toute affaire pénale passible d’une peine de 10 ans d’emprisonnement ou plus, d’une amputation ou de la mort.
« L’application de la peine de mort par lapidation pour le crime d’adultère est une grave violation du droit international », a déclaré l’ACJPS. Ce droit comprend le droit à la vie et l’interdiction de la torture et des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, énoncés dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) auquel le Soudan est un État partie. L’article 6 du PIDCP stipule que « la peine de mort ne peut être prononcée que pour les crimes les plus graves. »
En 2021, le Soudan a ratifié la Convention contre la torture et les peines cruelles. La Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) et l’ACJPS, son organisation membre soudanaise, ont appelé les autorités à supprimer la peine de lapidation et à abolir la peine de mort dans le système juridique soudanais, et à donner la priorité aux réformes juridiques et institutionnelles pour garantir l’interdiction absolue de la torture.
« La plupart des cas d’adultère au Soudan sont prononcés contre des femmes, ce qui souligne l’application discriminatoire de la législation, en violation du droit international qui garantit l’égalité devant la loi et la non-discrimination fondée sur le sexe », selon la déclaration.
Source: AfrikMag