Au mois de septembre, lors de la 2e phase des pourparlers, gouvernement et mouvements armés ont présenté un plan de sortir de crise. Pour sa part, Bamako avait remis aux médiateurs un document appelé « élément de proposition du gouvernement » et de leur côté, les groupes armés ont présenté un plan de sortie de crise basé sur le fédéralisme, avec un Etat au nord qui s’appellerait l’Azawad.
Les deux documents, dont Jeune Afrique a pu obtenir copies, ne présentent que deux points commun : la reconnaissance de la « particularité » des régions du Nord et la nécessité pour leurs populations de gérer leurs propres affaires. Mais les solutions proposées sont différentes. Le gouvernement propose une « réorganisation territoriale », c’est-à-dire la création de nouvelles régions, notamment celles de Taoudenni, dans le Nord de Tombouctou, et de Ménaka, à l’est de Gao.
Sans définir si son plan consiste en une décentralisation poussée ou en une régionalisation, Bamako propose aussi l’élection du président du Conseil régional au suffrage universel direct. Un élu qui sera « le premier responsable de l’administration et du développement de la région ». Les notabilités traditionnelles auront quant à elles une place au sein du Haut conseil des collectivités, basé à Bamako, où elles pourront opérer des adaptations dans la mise en œuvre des politiques publiques…
Ressources naturelles
Le même document mentionne que l’Etat rétrocèdera aux collectivités territoriales un pourcentage des revenus issus de l’exploitation des ressources naturelles. Mais le document des groupes armés, intitulé « Projet de statut politique pour l’Azawad », ne fait pas mention de ces ressources éventuelles, se concentrant sur les détails de l’organisation d’un nouvel Etat dans un Mali fédéral.
L’Etat fédéré de l’Azawad sera « dirigé par un président élu au suffrage indirect par les Assemblées régionales de l’Azawad, poursuit le document. Il coordonne l’action gouvernementale et engage directement l’Etat de l’Azawad par rapport aux partenaires techniques et financiers et conduit la politique de développement socio-économique, financière, culturelle, environnementale, sécuritaire ».
Mopti, capitale fédérale ?
Les groupes armés proposent également de nommer la ville de Mopti (Centre du pays) comme capitale fédérale et de dessiner un nouveau drapeau fédéral. « Le gouvernement du Mali propose que le gouverneur soit juste un représentant de l’Etat au niveau régional. Si on regarde bien, en gros, il y a plus différence dans l’appellation (décentralisation poussée – fédéralisme) que dans le fond », assure un diplomate à Bamako. En attendant la reprise des pourparlers, le médiateur algérien, épaulé par ceux de la Minusma, de la Cédéao, de l’Union africaine et de l’OCI, sont à pied d’œuvre afin de faire une synthèse des deux documents…
Rassemblés par Nabila
Source: L’Indicateur du Renouveau 2014-10-21 13:43:35