Une colonne de 50 véhicules de Gatia a fait lundi et mardi son entrée dans la ville de Kidal. Cette arrivée, confirmée par les responsables de la Coordination des mouvements de l’Azawad et du Groupe d’autodéfense Imghad et alliés (Gatia), composante de la « Plateforme » des mouvements d’auto-défense, s’inscrit dans le cadre de l’application de l’accord d’Anefis. En réalité, ils disent avoir pris leur destin en main puisque le gouvernement traine le pied.
Des centaines de membres du Groupe d’autodéfense Imghad et alliés (Gatia) sont entrés mardi sans violence à Kidal jusqu’ici bastion réservé aux seuls membres de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Les deux mouvements ont vite annoncé agir en bonne intelligence.
« Nous sommes arrivés hier (lundi) et aujourd’hui (mardi) à Kidal avec bien sûr le consentement de nos frères de la CMA » (Coordination des mouvements de l’Azawad, ex-rébellion), a déclaré à l’AFP Azaz Ag Loudag Dag, un porte-parole du Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia), composante de la « Plateforme », coalition de groupes soutenant le gouvernement.
« Il y a une centaine de véhicules qui sont rentrés à Kidal, environ un millier de personnes, armées ou non », a précisé M. Ag Loudag Dag. « C’est vraiment la paix qui est en marche. Nos frères de la Plateforme sont avant tout des parents. Ils sont venus à Kidal avec bien sûr notre feu vert même si leur entrée a un peu fait peur à certains », a confirmé à l’AFP le député Hamada Ag Bibi, un membre de la CMA.
Les combats entre CMA et groupes pro-Bamako, se sont poursuivis à l’été 2015 malgré la signature d’un accord de paix en mai-juin entre le camp gouvernemental et l’ex-rébellion. Mais ils ont cessé depuis la conclusion de « pactes d’honneur » entre les belligérants le 16 octobre, aux termes de trois semaines de rencontres à Anefis, près de Kidal.
« Nous sommes très contents. C’est la paix que nous voulons et c’est la paix qui arrive », a confié un témoin, joint par téléphone de Bamako. Une source proche de la mission de l’ONU (Minusma) à Kidal a affirmé à l’AFP avoir vu mardi des drapeaux de la CMA et du Gatia, brandis ou hissés sur des véhicules.
« Nous voulons aller plus loin dans le processus de paix. C’est pourquoi nous avons mis sur pied plusieurs commissions de travail pour aller de l’avant. Et nous allons bien sûr participer à la structure qui va gérer la ville pour une période transitoire », a souligné M. Ag Loudag Dag.
Dans l’anonymat, les responsables des deux mouvements déclarent avoir décidé de prendre en main leur destin puisque le gouvernement traine le pied pour l’application de l’accord signé depuis plus de 8 mois. Pour eux, c’est leur stratégie de mettre les autorités devant leur responsabilité.
A. M. C.