« Mes chers compatriotes, le 22 mars passé, nous avons posé notre acte avec le sentiment patriotique de redonner au mali une chance de relève de ses décombres », c’est en ces termes que le Capitaine Amadou Haya Sanogo a introduit ses propos lors du point de presse du 14 mai 2012. Avant d’ajouter « mais, au fil des jours, nous avons encore le sentiment d’être mal compris par certain et même contestés par d’autres, ce qui est légitime ». Fort de ce constat, le Capitaine a rappelé « aujourd’hui, plus que jamais, nous demeurons fermement rattacher à nos engagement et fidèles à nos idéaux : Nous avons toujours dit et redit, le Mali d’abord ». Qu’à cela ne tienne, il a rappelé aux maliens que « personne d’autre ne fera ce pays, si ce n’est que nous, maliennes et maliens ». Sa conviction étant que « les bonnes volontés pourront nous aider.
Mais, jamais plus que nous qui devions être les premiers artisans ». Après avoir remercié la CEDEAO et ses émissaires pour les efforts louables consentis dans la recherche de solutions de sortie de crise, le Capitaine Amadou Haya Sanogo a indiqué que « les négociations n’ont certes pas échoué, mais s’il y a quelque chose qui manque, c’est le temps ». Cependant, il s’est voulu un peu alarmant. « Nous avons tout mis en œuvre pour que ce pays ne retombe pas dans un chaos. Mais hélas, je vous garanti que des signes annonciateurs ostensibles se pointent déjà à l’horizon », a-t-il déclaré. Face à cette menace qui plane sur la paix et la stabilité au Mali, il a invité les Maliens à faire preuve d’un patriotisme exceptionnel.
L’occasion de repartir sur une base saine et durable
Avant de rappeler à ses chers compatriotes « le bon dieu dans sa clémence et sa miséricorde, nous a encore donné l’occasion de repartir sur une base saine et durable, pour faire asseoir un avenir meilleur pour les générations avenir. Prenons notre avenir en main ».
Convaincue que la patrie malienne est la chose que nous avons de plus chère, il a invité les Maliens à prendre soins de cette patrie. Mieux, il les a rassuré que « le CNRDRE ne sera jamais un problème, mais une solution ». Cette assurance faite, il a invité tous ses compatriotes à se résoudre à faire face à l’urgence. Selon lui « nos frères, nos familles, dans les régions occupées, continuent de souffrir et plus graves de subir toutes sortes d’humiliation et d’atrocités… ». Le Capitaine a déploré le fait que malgré cette situation difficile, « la seule passion aveuglante et assourdissante de la quête du pouvoir demeure la priorité pour certains ».
La possible disparition du CNRDRE
Sans exclure la possibilité de voir la disparition du CNRDRE, dans l’intérêt supérieur de la nation, le Capitaine Amadou Haya Sanogo et ses frères d’armes, ont demandé au Premier ministre Modibo Diarra d’organiser une Convention qui sera placée sous la haute présidence de Dioncounda Traoré, Président de la République par intérim. « Encore une fois, dans l’intérêt supérieur de la nation que nous prônons toujours avec conviction, même si cela nécessiterait un terme à notre propre existence, avons demandé de façon désintéressée à son excellence Monsieur le premier ministre, dès aujourd’hui, d’organiser une Convention avec toutes les forces vives de la nation, sans exception aucune. Cette Convention sera placée sous la haute présidence de son excellence Monsieur Dioncounda Traoré, Président de la république par intérim », a-t-il indiqué. Selon lui, cette Convention aura comme point focal, « le choix du futur président ou président de la transition, c’est-à-dire l’homme ou la femme de votre choix ».
Pour le CNRDRE, cela sera « une solution à la malienne, mais aussi acceptée par tous ceux qui veulent le bien du Mali et le bonheur du peuple malien ». Le Capitaine a invité « à respecter, assister et aider celui ou celle qui sera désigné à l’issue de cette convention, le gouvernement en place et les autres organes de la transition dans l’accomplissement de leurs missions ».
Assane Koné
Le Républicain Mali 15/05/2012