Certains, parmi les mieux informés au Mali, jurent que c’est lui qui est derrière toutes ces violences. D’autres assurent qu’il a péri en janvier 2013 lors de l’offensive des jihadistes vers le Sud qui avait provoqué l’intervention de l’armée française et qu’il aurait lui-même engagée dans le but de conquérir la ville de Mopti.
Les habitants de la région livrent bien quelques détails sur le parcours de ce prédicateur connu pour ses prêches enflammés, ses liens avérés avec Iyad Ag Ghaly, le leader d’Ançar Eddine, ses appels à faire de Mopti la capitale du futur califat, ou encore ses références à l’empire peul du Macina – un empire théocratique qui a prospéré au XIXe siècle, en même temps que le califat de Sokoto, auquel se réfèrent parfois les leaders de Boko Haram. Mais rien sur sa mort.
A Paris, dans les cercles censés être les mieux informés sur le Mali, ou à Bamako, au quartier général de la Minusma, on admet ne rien connaître à cette région depuis longtemps délaissée par l’Etat malien et la coopération française.
Et l’on en est réduit à émettre des hypothèses. « Soit Kouffa est un homme d’Iyad, auquel cas il est plus ou moins contrôlable, car Iyad est en mesure de raisonner, indique un collaborateur du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Soit c’est un nouvel Aboubakar Shekau et le Front de libération du Macina est un nouveau Boko Haram, et alors on peut s’inquiéter ».
Avec JA 01/09/2015