« Entre l’asphyxie financière, l’option militaire et les menaces diplomatiques, Gbagbo sait que ses jours sont comptés ». C’est sur cette phrase à l’allure d’une menace voilée que Soro Guillaume a terminé sa conférence de presse qu’il a animée le 22 janvier 2011, à l’hôtel de l’Amitié de Bamako. Soro Guillaume, Premier ministre du gouvernement d’Alassane Dramane Ouattara, a aussi exhorté la CEDEAO à aller rapidement, au nom du droit humanitaire, à l’option militaire pour déboulonner Laurent Gbagbo du pouvoir en Côte d’Ivoire.
Mais, auparavant, Soro Guillaume a rappelé que pendant trois ans, dès sa nomination à la tête du gouvernement ivoirien, il a travaillé avec ses collaborateurs, sans relâche pour régler trois problèmes : le problème de l’identité, la question du raffermissement de la démocratie en Côte d’Ivoire et le problème de l’armée de Côte d’Ivoire. « Nous avons été heureux d’avoir amené tous les Ivoiriens aux élections dont le premier tour a donné un taux de 84% et le deuxième tour un taux de 81% », a-t-il déclaré. A son avis, cela montre que le peuple ivoirien avait envie d’élection et avait soif de changement.
« Le 28 novembre 2010, les Ivoiriens ont participé au 2ème tour des élections et je peux vous dire que le peuple de Côte d’Ivoire a bel et bien élu Alassane Dramane Ouattara », a-t-il indiqué. Selon Soro Guillaume, il n’était pas prévu qu’il soit le Premier ministre d’Alassane Dramane Ouattara. « Mais, lorsqu’ à la sortie d’un entretien avec Henry Konan Bédié, le Président Alassane Dramane Ouattara m’a proposé d’être le Premier ministre, j’ai réfléchi et vite compris qu’il m’était interdit de me cacher derrière une quelconque neutralité », a-t-il déclaré. Il se réjouit du fait que le monde entier ait choisi la voix de la vérité. « Le combat engagé en Côte d’Ivoire, c’est de dire non à la Présidence à vie. Donc son enjeu dépasse la Côte d’Ivoire », a-t-il déclaré. Mieux, il dira : « Ou la démocratie sera en Côte d’Ivoire ou elle ne le sera pas ».
Il a invité les Maliens à soutenir cette cause et faire en sorte que la démocratie soit une réalité en Côte d’Ivoire. « Nous nous sommes battus pour régler le problème de l’identité, aujourd’hui, ceux qui n’avaient pas de carte d’identité l’ont. Donc, ce problème est réglé et nous sommes aujourd’hui en train de nous battre pour la démocratie », a-t-il ajouté. Et de poursuivre : « Si Gbagbo, après avoir perdu les élections, avait accepté de donner le pouvoir, on aurait fait de lui le père de la démocratie en Côte d’Ivoire ». Il a conclu en rappelant que le moment est arrivé d’arrêter les mensonges parce qu’il y a un seul vainqueur : Alassane Dramane Ouattara.
Assane Koné
24/01/2011