Le président de la Transition, Colonel Assimi Goïta, a participé à Saint-Pétersbourg au second sommet Russie-Afrique du 27 au 28 juillet 2023. C’était son premier déplacement hors de nos frontières depuis son investiture le 7 juin 2021 comme président de transition, chef de l’Etat. Une bonne opportunité de consolider l’axe Bamako-Moscou devenu ces derniers mois le tremplin de la montée en puissance de nos Forces armées maliennes (FAMa).
L’opportunité de tracer ensemble les contours d’un espace commun de prospérité, de stabilité et de sécurité ! C’est ce que représente, selon le président Assimi Goïta, le sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg (Russie, les 27 et 28 juillet 2023). Il s’est réjoui que ce «cadre rénové» soit élaboré sur «la base des principes de respect mutuel, des relations d’égal à égal et des intérêts partagés au bénéfice de nos populations».
Pour le Colonel Assimi Goïta, la tenue de ce sommet (moins de quatre ans après celui de Sotchi en 2019), témoigne une fois de plus, de la «qualité du partenariat stratégique entre la Russie et l’Afrique». Un partenariat qui, selon le chef de l’Etat, est fondé sur «une amitié de longue date, la sincérité, le respect mutuel, toutes choses qui impriment un caractère spécial à nos relations».
A l’image bien sûr des relations maliano-russes qui, depuis l’accession du Mali à son indépendance (22 septembre 1960), se sont «densifiées et diversifiées avec des succès et des réalisations dans les domaines stratégiques comme les infrastructures, l’agriculture, la santé, l’enseignement supérieur et la recherche scientifique, la géologie et les mines ainsi que la défense et la sécurité».
«Malgré la situation géopolitique et la conjoncture mondiale, il est évident que le peuple malien est fortement mobilisé aux côtés des autorités de la Transition dont l’objectif est de construire et consolider dans la durée, un partenariat stratégique gagnant-gagnant entre le Mali et la Fédération de Russie pour le bonheur de nos deux peuples», a déclaré le Colonel Goïta dans un discours prononcé lors de la plénière.
«Un tel partenariat est d’autant plus indispensable que la Russie a su prouver, dans les moments difficiles, son statut de partenaire traditionnel du Mali, tant par sa fiabilité que par son dynamisme dans l’accompagnement de notre pays pour relever les défis cruciaux du moment tout en respectant notre souveraineté», a connu le chef de l’Etat. Et de poursuivre, «convaincus que la restauration de la paix, de la stabilité et de la sécurité est la pierre angulaire de tout développement, nous avons décidé d’assumer pleinement notre responsabilité première qui est de protéger nos populations et de défendre l’intégrité de notre territoire». Selon Assimi Goïta, «ce choix stratégique intervient après une décennie de présence de forces internationales sans résultats tangibles et dont le schéma consistait à entretenir la menace sur notre territoire et nous maintenir dans la dépendance».
Et depuis, «les forces maliennes sont désormais dans une dynamique offensive, reprenant du terrain et réduisant de façon significative les attaques ciblant les camps militaires et les civils, permettant ainsi le retour progressif des personnes déplacées et des services sociaux de base dans plusieurs localités», s’est réjoui le chef suprême de l’Armée malienne.
Le président de la Transition a profité de cette tribune pour inviter les médiations internationales à «plus d’ouverture et de pragmatisme en vue de poursuivre et renforcer les efforts pour un règlement pacifique de la crise entre la Russie et l’Ukraine».
Comme le premier sommet tenu à Sotchi en 2019, le second a aussi été un test diplomatique et politique réussi par Moscou avec une cinquantaine de délégations et la présence de 17 chefs d’Etat !
Moussa Bolly
Déjà des retombées pour le Mali
En marge du 2e sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg (27-28 juillet 2023), le ministre Abdoulaye Diop (Affaires étrangères et Coopération internationale) a procédé à la signature d’un Accord de coopération entre le ministère de la Justice et des Droits de l’Homme du Mali et le celui de la Fédération de la Russie. Cet accord vise le renforcement de la coopération entre les deux Ministères, notamment les domaines du développement de l’expertise judiciaire ; des systèmes d’information et de communication numérique dans le domaine juridique, le soutien aux activités législatives.
Le 28 juillet 2023, le ministre Diop a également procédé, avec M. Maxim Reshetnikov, à la signature d’un «Mémorandum d’entente» entre le ministère de l’Industrie et du Commerce de la République du Mali et le celui du Développement économique de la Fédération de Russie. Ce texte porte sur la création d’un mécanisme de consultations sur la coopération dans les domaines économique, commercial et d’investissements. Il vise à promouvoir les relations commerciales entre les deux pays en facilitant, entre autres, l’échange d’informations concernant les opportunités économiques et d’investissements.
Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a également signé «2 Mémorandums d’entente» entre les ministères de l’Enseignement supérieur de la Russie et du Mali. Ces engagements visent à renforcer «les rapports de coopération dans les domaines scientifique, technologique, de l’innovation». En marge de ce second sommet Russie-Afrique, Vladimir Poutine s’est engagé à fournir au moins 50.000 tonnes de céréales au Mali, au Zimbabwe, à la Somalie, à l’Érythrée, à la Centrafrique et au Burkina Faso dans les mois qui viennent. «Notre pays peut remplacer les céréales ukrainiennes sur le plan commercial mais aussi sur celui des livraisons humanitaires à titre gracieux», a déclaré le président Russe. «La Russie est un producteur solide et responsable», a-t-il rappelé.
Dans son discours à la plénière, le Colonel Assimi Goïta avait encouragé la reprise des discussions relatives à la conclusion d’un «accord international juste et équitable» permettant l’exportation des céréales à destination du continent africain. Il faut rappeler que cet accord céréalier a été signé en juillet 2022, sous l’égide des Nations unies et de la Turquie. Il a pris fin le 18 juillet 2023. En un an, l’accord avait permis de sortir près de 33 millions de tonnes de céréales des ports ukrainiens, contribuant à stabiliser les prix alimentaires et à écarter les risques de pénurie
Dans son discours devant le sommet, Vladimir Poutine a justifié sa décision concernant la fin de l’accord céréalier en affirmant que les pays occidentaux faisaient «obstacle» aux livraisons d’engrais et de céréales russes. «Aucune des conditions de l’accord concernant les livraisons russes de céréales et d’engrais n’a été remplie», a-t-il dénoncé.
Et contrairement à ce qui a été dit sur les médias occidentaux, l’Afrique à très peu bénéficier de cette initiative découlant de la bonne volonté du président Poutine d’éviter que la crise qui oppose son pays à l’Ukraine n’impose des épreuves nouvelles à d’autres peuples dans un environnement de conjoncture économique mondiale. Contrairement à l’Occident, notamment l’Europe !
M.B