Le Sommet de Bamako « pour le partenariat, la paix et l’émergence » doit regrouper une trentaine de chefs d’Etat et plusieurs chefs de gouvernement d’Afrique et de France. Ce Sommet se tiendra dans un contexte particulier où le Mali se trouve.
C’est une période où le Mali est à la recherche de la paix qui tarde toujours à venir. Le Sommet se tiendra du vendredi 13 janvier au samedi 14 janvier 2017. Mais toujours est-il qu’une partie du territoire national échappe au contrôle du pouvoir de Bamako, il s’agit de la région de Kidal et de certaines localités du Nord du Mali.
Cette situation inconfortable pour le gouvernement malien n’est pas du tout appréciée par le citoyen lambda. Le désamour entre la population malienne et le gouvernement français s’est aggravé à cause du dossier brûlant de l’accord de réadmission des migrants maliens sans papiers vivant en Europe.
La tenue de ce Sommet pourra-t-il dissiper la crise de confiance entre les deux pays ? Cela n’est pas du tout sûr. Malgré ces problèmes, les populations du district de Bamako et tout le peuple malien se préparent à réserver un accueil mémorable à nos hôtes de marque.
Mais, il serait souhaitable, qu’avant que le président Français ne foule le sol de Bamako, qu’il soit d’abord accueilli dans l’enclave français de Kidal. En effet, la France dans sa politique de revanche contre le peuple souverain de Mali a décidé l’humilier la République du Mali en séparant Kidal du reste du Mali. Sinon comment peut-on comprendre qu’au moment où notre peuple s’apprête à accueillir sur son sol ces illustres hôtes, qu’au même moment une partie du territoire national continue d’échapper au contrôle de nos autorités ? Cela constitue un des aspects troubles de la politique néocoloniale de la France.
L’arrogance affichée par le gouvernement français dans sa politique extérieure avec ses anciennes colonies se passe de tout commentaire. Le mauvais traitement infligé au peuple et au gouvernement malien en est l’illustration parfaite de cette arrogance.
Le président IBK et le gouvernement malien par souci d’apaisement ont tout accepté, pourvu que la paix puisse revenir au Mali. Mais tout ce sacrifice n’a finalement servi à rien. Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), qui est une création du pouvoir français, continue de narguer le peuple malien. Il met tout en œuvre pour que le processus de paix d’Alger ne puisse aboutir (manifestations des femmes et des enfants, drapeaux maliens piétinés et brûlés, interdiction formelle aux membres du gouvernement d’aller à Kidal, etc.)
Tout se passe avec la bénédiction du gouvernement français et des forces françaises. Trop c’est trop. Nous ne pouvons plus accepter une telle situation. Le temps est enfin venu de se regarder en face et de se dire la vérité. Le seul responsable de cette situation est le président français, François Hollande qui veut que la crise se perpétue au nord du Mali mais surtout à Kidal.
Cette situation de dénigrement ne peut pas perdurer. Il faut que le peuple malien dans un sursaut d’orgueil national puisse mettre fin à cette ingérence inacceptable dans notre politique intérieure. Seul un soulèvement populaire pour occuper l’ambassade de France à Bamako, peut être un moyen idéal pour contraindre le gouvernement français à respecter le peuple du Mali et son gouvernement
Peuple du Mali, il est temps de démontrer à la face du monde que vous êtes les dignes descendants des redoutables rois et empereurs qui ont su apposer une résistance farouche à la pénétration coloniale française.
Peuple du Mali, digne héritier du président Modibo Kéita levez-vous tous ensemble pour mettre fin à cette arrogance française qui n’a que trop duré
Bamako, le 9 janvier 2017
Yacouba Coulibaly
Administrateur des postes à la retraite
Kalabancoura, Bamako