Nous avons eu la journée de la Femme, la journée des Grands-mères bientôt la fête des Mères puis celle des Pères… Bref, les fêtes ne manquent pas dans notre calendrier ! Mais, avons-nous pensé à ceux qui le mériteraient le plus, ceux qui en ont réellement besoin sans que cela soit une fête commerciale ? N’y a-t-il pas suffisamment de malheureux pour leur dédier une Journée ?
Toutes ces pauvres gens qui souffrent en silence car personne pour les écouter, ces personnes handicapées ou gravement malades et ceux dont on ne parle jamais c’est-à-dire les malades mentaux. Tous ceux qui souffrent injustement et qui pour la plupart sont rejetés par notre société.
Pourtant, dès notre plus jeune âge, on nous apprend la compassion. Mais, dans les actes qu’en est-il exactement. Ne pourrait on pas au moins une fois dans l’année leur octroyer une journée rien que pour eux ? Une journée où ils auraient accès gratuitement à un moment de détente (cinéma, spectacles, soins relaxants, restaurants, salons de coiffure…).
Une journée à leur côté pour mieux les connaitre et prendre l’ampleur de leur souffrance, un quotidien où règne la solitude. Pourtant, les occasions ne manquent pas mais, là encore, personne ne souhaite les fréquenter au cas où la maladie serait contagieuse ou dangereuse. Bien sûr que non ! Mais, cette déficience fait peur car encore de nos jours, cette maladie est mal connue.
Et pourtant ils sont nombreux ces humains à souffrir dans leur tête, dans leur corps sans jamais la moindre lueur d’espoir de guérison. Du déficient mental l’on passe sans transition à un aliéné, un fou, personne qui serait atteinte de démence, qui aurait perdu toutes ses facultés. Dans l’imaginaire collectif, le malade mental est considéré comme dangereux.
Leur seul refuge sera l’asile là où ils ne subiront pas les moqueries, les violences des humains soit disant sensés. Un internement dans un asile loin de tout juste au cas où ils auraient soudainement l’envie de tuer autrui. Pourtant, ce sont eux les premières victimes trop souvent livrés à eux mêmes, eux dont l’espérance de vie est réduite, eux qui préfèrent se suicider pour ne plus souffrir, eux que l’on accuse de meurtriers sans réellement savoir.
Plusieurs enquêtes montrent que les malades atteints de schizophrénie, de troubles bipolaires ou de dépression ne sont pas plus violents que les gens normaux.
D’après Dr Michel Lejoyeux, professeur à Paris-VII, chef du service de psychiatrie et d’addictologie à Bichat et Dr Michel Reynaud, professeur de psychiatrie et d’addictologie à l’hôpital Paul-Brousse (Villejuif), la violence s’acquiert, notamment dans l’histoire familiale ou sociale. Elle n’est donc pas le fait de la maladie mentale car les schizophrènes qui égorgent sont rares (enquête sur la dangerosité des malades mentaux par Le Figaro Santé publié le 05/02/2009).
Des personnes qui ont avant tout besoin de notre amour, de notre amitié, de notre soutien car il ne faut pas l’oublier, aucun d’entre nous ne voudrait être à leur place et vivre leur calvaire. Des êtres humains qui sont démunis face à leur maladie et trop souvent abandonnés par leur famille, entourage et le reste du monde.
Avez-vous seulement essayé de les rencontrer ne serait-ce qu’une seule fois ? Je peux vous dire qu’ils ont un cœur énorme, qu’ils sont très attachants malgré leurs différences. Ils ne demandent qu’un peu d’attention, un peu d’amour, un peu de compréhension face à leurs troubles car, comme nous, ils ont besoin de se sentir en sécurité pour être en harmonie avec eux-mêmes.
Evidement ils ne seront jamais comme nous mais est-ce une raison pour les laisser à eux-mêmes au milieu de cette souffrance infernale qui les empêche d’avoir confiance en eux, de vivre comme nous car ils ont besoin d’être soutenus.
Une aide que l’on n’est pas encore prêt à leur accorder à cause de nos préjugés. Ne mériteraient-ils pas une Journée internationale pour la reconnaissance de leur existence ?
Sonia
Le Matin,