Malgré ces deux mesures prises, pour la circonstance par les autorités, on constate sur le terrain que les marchés du District sont mal approvisionnés. Pire encore, les prix du mouton ont pris de l’ascenseur. Conséquences. Trouver un mouton à la taille de sa bourse devient un parcours de combattant pour les chefs de famille qui trainent les pieds. Ainsi, à quelques jours de la fête de tabaski, les vendeurs et les acheteurs de moutons ont la grise mine. La crise est passée par là. Lors des fêtes passées, le marché était principalement ravitaillé par les animaux venant des régions nord du pays.
En raison de la crise sécuritaire qui prévaut dans ces régions, le marché est essentiellement ravitaillé, cette année, par les animaux en provenance de la Mauritanie via les localités comme Nara, Nioro du sahel, Niono, Diéma, Didiéni etc. Autres raisons évoquées au sujet du faible approvisionnement des marchés de la capitale, les inondations qui ont touchées les villages qui se situent au bord du fleuve dans les régions septentrionales où beaucoup d’animaux ont été emportés par les eaux selon certaines sources. Selon Sidi Coulibaly, vendeur de moutons à l’Hippodrome, les animaux sont transportés par camion depuis les localités citées. Mais le convoi fait l’objet de beaucoup de tracasserie aux différents postes de contrôle. Et cela, malgré que l’Etat a pris la mesure de laisser tomber les taxes sur le transport du bétail.
« Nous avons appris que l’état a annulé les taxes sur les moutons mais pour chaque voyage, malheureusement, nous continuons toujours à payer les taxes. Nous payons 2500 FCFA par camion contre 1000 FCFA précédemment. Le seul soulagement c’est au niveau du tarif de l’occupation des lieux. Chaque trois jours, nous payons 500 FCFA contre 1000FCFA avant » a-t-il expliqué. Cette année, sur le marché, la fourchette d’achat du mouton varie entre 37 500 FCFA et 200 000 FCFA et cela en fonction de la qualité de l’animal chez Sidi Coulibaly. Une somme jugée exorbitant pour les acheteurs. Le constat est là. Pour le moment ce n’est pas encore la grande affluence chez les vendeurs des moutons. À notre passage, Sidi Coulibaly, arrivé avec quarante têtes de moutons de Nara, attendait toujours son premier client de la journée. Il n’empêche, chacun fait de son mieux pour se procurer un beau bélier et d’avoir une bonne mine, le jour de l’Aïd El Kébir.
Madiassa Kaba Diakité Abdoulaye Ouattara
Le Republicain 19/10/2012