Le Mali, en effet, est confronté à la plus grave crise de son histoire, caractérisée par l’occupation de la majeure partie de son territoire avec pour conséquence des violations graves et massives des droits humains fondamentaux, en particulier ceux des femmes et des filles. Et les autorités nationales, la communauté sous régionale, régionale et internationale s’organisent pour la reconquête des régions sous occupation.
Par ailleurs, les conséquences d’un conflit armé sur les relations de genre sont plus que jamais à prendre en compte. Comme en République démocratique du Congo ou au Rwanda, où différents rapports de guerre font état de viols systématiques des femmes, souvent par des hommes en arme, avec ses incidences sur le taux de contamination du Vih/Sida.
Dans sons discours d’ouverture, Adama Dembélé, Chef d’Etat major adjoint des armées, a mis l’accent sur les mutilations au quotidien, les saccages et destructions d’édifices publics, la méconnaissance des droits et libertés fondamentaux : « Tout cela est l’œuvre de quelques aventuriers, qui n’ont trouvé que le langage des armes, pour traduire leurs intentions sordides ». C’est pourquoi il exhorte les forces armées maliennes et de sécurité, à la différence des bandits armés, à privilégier la raison à la passion, la posture discriminatoire au service des faibles et innocents, à la violence aveugle et aux traitements humiliants et dégradants.
Le partenariat ‘’Etat major général des armées/ Agences des Nations Unies’’, dont cet atelier est la première, porte sur le développement de modules de formation et de sensibilisation sur la protection des droits des populations notamment des femmes et des enfants , la formation d’un pool de formateurs en renforcement des capacités des forces de défense et de sécurité dans les régions militaires en position avancées, l’organisations de 80 ateliers de formation au bénéfice direct de 4000 forces armées et de sécurité. Les personnes formées auront la responsabilité de sensibiliser près de 20.000 autres personnes, soit une moyenne de 5 par personnes formées.
Binta Gadiaga
Le Republicain 23/10/2012