SOCIETE Déguerpissement : Mme le gouverneur ne reculera

Le message est clair : l’opération de déguerpissement continuera de plus belle. Et les incidents de samedi n’arrêteront pas la machine de démolition.

Les échauffourées entre déguerpis et forces de l’ordre ce samedi aux marchés Dibida n’entament en rien à la détermination du gouverneur de Bamako, Sacko Ami Kane, de poursuivre l’opération de démolition.
Sur l’ORTM samedi soir, elle est revenue sur les démarches qui ont conduit à ces démolitions. Selon Ami Kane, toutes les couches (commerçants, familles fondatrices, mairies, religieux) ont été associées à l’initiative qui vise à rendre à Bamako son image d’antan.
Sans ambages, Mme le gouverneur a réitéré que l’opération se poursuivra. Du coup, elle met fin à toutes rumeurs qui ont annoncé la fin des démolitions en raison des incidents de samedi.
Plus convaincue de sa mission, Ami Kane a eu le soutien de l’Assemblée nationale qui a salué une telle opération pour le bien-être de tous même si elle demande que cela se passe dans le respect des droits des citoyens.
Au même moment, le président de la CCIM, tentait d’apaiser la tension et appeler les mécontents au calme. Il sera suivi du président régional de la CCIM du district et responsable du Synacodem qui a demandé que l’Etat concède certains immeubles du centre-ville pour en faire des équipements marchands.
Il faut dire que cette option était une des conditions posées par les commerçants à l’Etat pour accompagner et accepter l’opération de déguerpissement. En tout état de cause, il y a un véritable fossé qui sépare les différents acteurs (gouvernorat, mairie du district, CCIM, syndicats des commerçants).
L’une des conséquences des échauffourées de samedi est sans nul doute une nouvelle crise dans les milieux des commerçants. Il nous est revenu que certains commerçants disent ne plus faire confiance en leurs élus qui auraient, selon eux, tendance à minimiser l’action.
Les déguerpis estiment qu’avant toute démolition, un site de recasement aurait dû été proposé par les autorités.
A. M. C