Pour la circonstance, il était accompagné par Mme Diallo Mariam Sow, vice-présidente d’Amnesty Mali et par Saloum D. Traoré, Directeur exécutif d’Amnesty international Mali. Reprenant des propos de Widney Brown, Directrice générale chargée du droit international et de la stratégie politique à Amnesty International, Béchir Sangaré a indiqué qu’au cours des 10 dernières années, des progrès notables ont été accomplis en vue d’abolir la peine de mort dans le monde, même si des obstacles de taille restent à surmonter avant que ce châtiment ne soit relégué aux oubliettes de l’histoire. Selon lui, c’est grâce à la campagne menée par une coalition mondiale que 17 nouveaux Etats ont décidé d’abolir la peine de mort pour tous les crimes depuis la première Journée mondiale contre la peine de mort, en 2003. « Aujourd’hui, ce sont 140 pays qui l’ont abolie en droit ou en pratique, ce qui fait un total de plus de 70% des pays du globe », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que si le nombre de pays qui maintient ce châtiment a diminué, quelques-uns, parmi eux, qui sont des grandes puissances comme les Etats-Unis et la Chine, continuent de procéder à des exécutions avec une régularité consternante. Béchir est convaincu qu’il faille abolir la peine de mort parce que son application a été dévoyée sous plusieurs cieux. En ce qui concerne notre pays, il dira que l’Etat a fait ce qu’il devait faire. « Il y a eu un projet de loi qui a fait l’objet d’eternels renvois parce que la religion a été instrumentalisée », a-t-il déclaré. Cependant, qu’à cela ne tienne, il a estimé qu’il y a belle lurette que le Mali n’exécute pas des condamnés à mort. Pour cette raison, le Mali est considéré comme un abolitionniste de fait. « Nous nous approchons d’un monde libéré de la peine de mort », a-t-il déclaré, avant d’inviter les uns et les autres à s’impliquer davantage dans cette lutte pour la préservation de la vie humaine.
Assane Koné
Le Republicain 15/10/2012